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Disques durs : les prix flambent après les inondations en Thaïlande
Par La rédaction, publié le 03 novembre 2011
En une semaine, la valeur des disques durs a été multipliée par deux ou trois. Les revendeurs craignent une rupture de stock et n’attendent pas d’amélioration avant plusieurs mois.
La population de Thaïlande est la première victime des inondations qui touchent le pays depuis plusieurs semaines. Mais la catastrophe a aussi un impact sur l’industrie informatique. Les fabricants de disques durs, dont près d’un quart de la production mondiale serait localisée dans le pays, sont touchés de plein fouet.
Western Digital indique que ses deux usines ont été partiellement inondées. Seagate, qui rencontre des problèmes d’approvisionnement en pièces détachées, a arrêté ses chaînes. Et la situation ne va pas s’améliorer dans les prochaines semaines. Les industriels évoquent un retour à la normale pour le second trimestre de 2012 au plus tôt. D’ici là, la demande dépassera la production, ce qui entraînera inévitablement des situations de pénurie.
Les disques internes plus touchés que les modèles externes
Les conséquences n’ont pas tardé à se faire sentir pour les consommateurs français. Profitant de l’aubaine, les grossistes ont revu leurs prix à la hausse. « Depuis la semaine dernière, les prix ont été multipliés par deux ou trois selon les références, indique Laurent de La Clergerie, fondateur de LDLC.com. Cela fait quinze ans que je suis dans ce secteur, et je n’ai jamais vu une telle flambée des prix. »
Les disques internes de haute capacité accusent la plus forte hausse. Il y a encore une semaine, un modèle de 1 To coûtait 49 euros. Son prix est aujourd’hui passé à près de 150 euros. Les disques externes sont aussi concernés, mais dans une moindre mesure. « Les stocks sont plus importants, et l’impact sur les prix est atténué, mais on ne sait pas combien de temps cela va durer », précise M. de La Clergerie.
La situation est à peu près la même chez tous les cybermarchands. Certains font déjà état d’une rupture de stock pour certaines références. D’autres gonflent un peu les prix (déjà élevés) pour allonger la durée de vie de leurs réserves et pouvoir ainsi servir les clients pendant plusieurs semaines encore, quitte à réduire leurs ventes quotidiennes. A l’approche de Noël, la période est cruciale pour les commerçants. « Cela ne pouvait pas arriver à un pire moment », déplore le fondateur de LDLC.
Rupture de stock dans un mois ?
Faut-il craindre une rupture de stock ? Les grossistes pourraient être à court dans un mois. Mais il est possible que les conséquences se fassent sentir… sur les PC et les ordinateurs portables eux-mêmes. La hausse du prix des disques durs pourrait entraîner un surcoût de 10 à 15 % sur les PC d’entrée de gamme. Pire, certains fabricants pourraient ne pas être en mesure de livrer leurs appareils. Les plus gros (Acer, HP…) seront sans doute servis les premiers, mais les assembleurs de moindre renom auront plus de difficultés à s’approvisionner.
Faut-il se précipiter dans les rayons de disques durs, par crainte de la pénurie ? Le mieux est d’attendre au moins six mois que les prix reviennent à la normale, conseille Laurent de La Clergerie à ceux qui peuvent se permettre de reporter leur achat. Les autres ont peut-être intérêt à se tourner vers le marché de l’occasion. Du moins pour un temps.
La fausse bonne idée pour payer moins cher
La hausse de prix des disques durs externes n’a pas encore la même ampleur que celle des disques internes. Cela a donné des idées à certains consommateurs : acheter un modèle externe et récupérer le disque pour l’installer dans leur PC. Astucieux… sauf que cela ne marche pas à tous les coups, prévient Laurent de La Clergerie, de LDLC. Certains disques utilisés dans les unités externes sont câblés en USB. Impossible alors de les installer dans un PC !