Gouvernance
DSI de l’année : un baromètre du futur
Par La rédaction, publié le 17 février 2025
Plus influents, plus ambitieux, plus stratégiques : les DSI d’aujourd’hui ne se contentent plus d’accompagner le changement, ils le façonnent. C’est ce qui ressort des dossiers très détaillés et didactiques qui ont été soumis au jury de la 26ème édition des DSI(N) de l’Année.
Parole de DSI / Par Thomas Chejfec, Directeur des systèmes d’information
De façon occasionnelle, je participe à certains jurys (1) qui récompensent des DSI particulièrement talentueux pour leurs réalisations de l’année. Au-delà de mon engagement en faveur de ma corporation et la mise en avant des meilleurs d’entre mes confrères, c’est aussi pour moi un bon moyen de comprendre les orientations de pairs qui ont réussi ou qui réussissent, et de voir se dégager les grandes tendances au fur et à mesure des évolutions technologiques et sociétales. Cette année a été particulièrement prolifique, avec des dossiers vraiment très riches et très complets. Ce n’est pas que ceux des années précédentes ont été décevants, mais cette année je sens poindre des changements profonds.
Tout d’abord, les tailles des DSI ont particulièrement augmenté et les budgets aussi finalement. Quand nous regardons ces éléments sur la durée, nous voyons que même dans les petites DSI, il y a de plus en plus de moyens alloués. Bien sûr, il reste quelques exceptions et certaines tentent de faire bien avec bien peu, mais majoritairement cette extension des budgets, de la taille des équipes et des moyens en général, vient renforcer la capacité des DSI à délivrer des solutions.
La deuxième chose frappante, parmi les dossiers qui m’ont le plus séduit, c’est l’omniprésence des approches omnicanales. Les problématiques sont adressées sous l’angle de l’utilisateur bien sûr, mais surtout avec le souci de traiter le parcours client de bout en bout. Ce ne sont plus seulement des réponses du tac au tac sous l’angle technologique à un besoin qui surgit, mais bien une démarche systémique, qui peut amener parfois à faire évoluer radicalement le système d’information.
L’ensemble des technologies mises au service des usagers, des utilisateurs ou des clients, sont choisies pour les « capter », et ce quels que soient leur situation géographique, leur connectivité, leur média d’approche. Cela implique forcément une gestion de la donnée bien plus efficace, bien plus centralisée qu’elle ne le fut par le passé. La data est centrale, c’est flagrant sur tous les dossiers, et c’est bien ce qui fait la richesse aujourd’hui des entreprises. Maîtriser sa data, c’est maîtriser son modèle informatique et son modèle économique.
Nous en arrivons à l’expérience utilisateur. Là aussi, que de progrès ces dernières années. Il est véritablement chouchouté, comme on le ferait d’une perle rare. Beaucoup de DSI se focalisent désormais – enfin, devrait-on dire – sur ce qui fait la quintessence d’une bonne solution ou d’un bon parcours client, à savoir sa satisfaction. Mettre en place des solutions modernes sur le plan technique est une chose, mais cette satisfaction du client en est une autre. Il se moque de la technologie utilisée. C’est un autre prisme qu’il faut avoir : à la limite, si l’utilisateur se satisfait d’un bout de papier et d’un crayon, n’est-ce pas le plus important ?
J’exagère, bien sûr, mais je trouve que les DSI ont vraiment appris à mettre en place le juste nécessaire technologique pour ne pas sacrifier la facilité d’utilisation sur l’autel de la modernité. À raison d’ailleurs : combien de technos ont été surévaluées sur leur potentiel, mais se sont retrouvées au cimetière des solutions inadaptées ? La simplicité est devenue nécessaire. Mais cela demande beaucoup de travail. Faire compliqué, c’est compliqué. Faire simple, encore plus.
À la lecture des dossiers, les deux derniers sujets qui tiennent la vedette concernent bien évidemment la data et l’IA. La maturité est réellement là et les projets liés sont désormais vraiment ambitieux, permettant en particulier de supporter et d’améliorer l’expérience, du moins la compréhension de l’expérience client. Gestion omnicanale et data fortes et efficaces, voilà un duo gagnant pour affronter l’avenir et rendre aux entreprises la pleine maîtrise de leurs produits.
La sécurité est un autre thème largement abordé par les DSI. Le sujet est traité de façon toujours plus professionnelle, et on perçoit à travers les projets présentés une progression importante de la perception utilisateur. Plutôt que de voir la cybersécurité comme une contrainte, il accepte désormais les petites pertes d’efficacité qu’elle peut engendrer, au profit d’une assurance vie de leurs si précieuses data. La sécurité c’est comme la police. Dans un petit village, sa nécessité est faible, mais quand le village grossit et devient une ville, le besoin s’impose comme une évidence.
De quoi nous parleront les dossiers des prochaines années pour nos DSI ? Très probablement, de l’émergence du numérique responsable. On la voit déjà poindre dans nombre de présentations de cette année. L’engagement se renforce, certaines DSI montrent une sensibilité au sujet avec de beaux projets. Surtout, comme avec la cybersécurité, il va y avoir rapidement l’obligation d’en faire un sujet prioritaire. Et de trouver une solution à l’équation posée, à savoir : comment maintenir une qualité de service identique en consommant moins de ressources ? Un enjeu pour demain certainement en termes de résultats… mais concernant sa planification, c’est déjà pour aujourd’hui !
- Et bien évidemment à celui du DSIN de l’année, organisé par IT for Business, dont le palmarès sera dévoilé le 13 mars 2025 à l’occasion du Grand Diner de Gala “Les DSI(N) de l’Année – 26ème édition” dans le cadre si prestigieux de La Bibliothèque Nationale de France Richelieu. Mais chut… ↩︎
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