Cloud
Evolution vers le cloud : les entreprises préfèrent toujours l’approche hybride
Par Marie Varandat, publié le 04 mai 2020
Pour la troisième année consécutive, le spécialiste de la virtualisation de données Denodo a publié son enquête sur l’utilisation du cloud par les entreprises. Elle vient confirmer la préférence des DSI pour les approches hybrides, le coût prohibitif des approches « Lift & Shift » dans le cloud public mais aussi la montée en force d’Azure…
Par Marie Varandat.
Menée auprès de 250 professionnels de l’IT à travers le monde dans tous les secteurs, la nouvelle étude Denodo « Global Cloud Survey 2020 » montre clairement une préférence des entreprises pour les architectures hybrides, mêlant le système d’information interne à des services de cloud public.
Près de la moitié (42%) des responsables IT interrogés ont en effet adopté cette approche contre 18% pour les clouds publics et 17% pour les clouds privés uniquement. À travers cette étude, on découvre également que le multicloud fait une percée avec 11% des répondants qui l’ont adopté, les clouds privés externalisés ne séduisant pour leur part que 6% des entreprises.
Côté maturité, 75% des répondants indiquent avoir au moins un traitement s’exécutant dans le cloud. En augmentation de 10% par rapport à 2019, cette adoption reste fragile avec près de 31% des entreprises qui sont encore dans une phase de démarrage et 18% qui en sont encore au stade de la planification.
Des mouvements surtout motivés par la data
Force est de constater à l’étude des chiffres que ces migrations sont d’abord justifiées par la gestion de la donnée. Parmi les principales raisons à cette adoption du cloud invoquées par les entreprises, les applications analytique et BI arrivent en effet en premier avec 66% des répondants, suivies par la mise en œuvre d’un datawarehouse (43%) et les applications de data science, IA et Machine Learning (40%). Certes l’étude est internationale mais elle montre que les entreprises ne se sentent pas ou peu freinées par les discours sur la souveraineté et la crainte du Cloud Act.
Cette adoption est également portée par l’optimisation des coûts (37%), le remplacement de traitements existants par des solutions SaaS (37%) ou encore le Desktop as a Service (32%), la conteneurisation et la mise en œuvre d’une chaine DevOps n’arrivant qu’en dernière position avec 28% des entreprises.
Des migrations plus réfléchies
Si le « lift and shift » pur et dur reste une stratégie de migration (21%), force est de constater que les entreprises sont parvenues à la conclusion que pour tirer le meilleur du cloud, tant en termes de performances que de coût, il valait mieux passer par une phase de refonte de l’existant. Près de 35% d’entre elles optent pour des redéveloppements et/ou réarchitecturent leurs applications et 18% opèrent des modifications (lift tinker shift) pour les adapter aux services du cloud. D’autres encore préfèrent carrément abandonner l’existant en le remplaçant par des applications nativement cloud. C’est d’ailleurs l’approche qui enregistre la plus forte hausse depuis l’an dernier : 17% en 2020 contre 4% en 2019.
Des freins sur la sécurité et le manque de compétences
Parmi les principales difficultés rencontrées par les entreprises dans leur démarche cloud, la sécurité reste le premier défi (65%). Un chiffre en légère hausse (7%) par rapport à l’an dernier, augmentation qui s’inscrit dans la tendance générale de sensibilisation à la cybersécurité, tous domaines IT confondus. Idem pour les compétences, second frein à l’adoption du cloud indiqué par les entreprises mais avec cette fois-ci une hausse beaucoup plus importante : en 2020, 50 % des entreprises ont du mal à recruter les bons profils contre 33% en 2019. En analytique comme en cloud, le marché des talents reste tendu.
Bien qu’adeptes de la gestion de données dans le cloud, les responsables IT rencontrent également des difficultés dans leur intégration avec là encore une augmentation entre 2019 et 2020 très importante du nombre d’entreprises freinées dans leur stratégie par cette problématique : 26% l’an dernier contre 43% cette année.
Au final, seuls deux indicateurs sont en baisse cette année, les répondants gérant à priori mieux leurs abonnements et les coûts du cloud et ils se plaignent moins du manque de sponsors métier.
Azure passe devant AWS
Toujours d’après cette étude, Azure aurait damé le pion à AWS dans le cœur des entreprises, 67% d’entre elles considérant désormais Microsoft comme leur principal fournisseur de cloud contre 61% pour AWS. Loin derrière, Google enregistre une légère hausse (1,8%) tandis qu’Oracle et IBM sont en recul avec une baisse de 0,5% et 2% respectivement.
Un inversement de situation entre les deux leaders du marché du cloud public corroboré par une étude Goldman Sachs publiée en janvier dernier. Il s’explique en partie par le fait que les entreprises cherchent avant tout à faire de l’analytique dans le cloud et que dans ce domaine, Microsoft se démarque clairement avec Power Bi et plus globalement sa Power Platform.
Poussé par le succès de Docker (46%) et celui plus dynamique encore de Kubernetes (40%), cet inversement se retrouve aussi dans l’utilisation des technologies de containerisation : Azure Kubernetes Service (40%) devance AWS Container Services (ECS/EKS) qui n’arrive qu’en quatrième position avec 30%.
Quoiqu’il en soit, la conteneurisation est devenue un élément clef des architectures modernes et de l’adoption du cloud, l’étude estimant que son taux d’adoption grimpe de 50% tous les ans.
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Source : Denodo « Global Cloud Survey 2020 »