Green IT
Faut-il être une startup pour avoir un impact ?
Par Thierry Derouet, publié le 24 janvier 2023
Nul n’échappe à son destin. Et encore moins au « wording ». Cruel destin que celui d’être enfermé dans un catalogue de mots pour valoriser son activité. Car si vous n’êtes pas à « impact », passez votre chemin ! Mais qui ne l’est plus ?
1.074 startups françaises sont désormais à « impact ». Ce n’est pas moi qui le dis, mais France Digitale qui, associée à Bpifrance Le Hub, en a référencé plus d’un millier dans un mapping représentant les activités de 30 000 personnes et couvrant des levées de fonds totalisant 8,3 Md€.
Si cette cartographie est présentée comme une boîte à outils, c’est également un assez joli fourre-tout où figurent des spécialistes du changement climatique, de l’accès à la santé, de l’égalité des sexes, de la consommation et de la production responsable, du recours aux énergies renouvelables, de l’accès à des emplois décents, ou encore de la lutte contre la pauvreté…
Cartographie 2022 des startups françaises “à Impact” selon France Digitale et Bpifrance.
Plus de la moitié d’entre elles sont situées hors de l’Ile de France.
Quand la mesure est le seul sujet
D’ailleurs, comment ne pas être aujourd’hui une entreprise à impact ? L’agriculteur de mon village natal a un impact au même titre que TotalEnergies. Pas dans les mêmes proportions, certes…
Accompagner la décarbonation, est-ce mieux ou bien mieux que la rédaction d’un rapport RSE ou d’aider à s’y retrouver dans les règlements et autres critères ESG ?
La supérette au bout de ma rue a beau s’appeler Impact (sic!), elle n’en a pas plus que les grosses enseignes qui l’encerclent. En revanche, primée par Numeum, la start-up deepki répond selon moi bien mieux à la définition. Car sa mission, simple à comprendre, est d’associer des data pour mesurer les pollutions d’une construction, de sa conception à sa démolition. Donc ses impacts, CQFD.
Comme quoi, il est possible d’apporter sa pierre à l’édifice d’un objectif vertueux sans pour autant se perdre en circonvolutions autour d’un mot aussi mal maîtrisé qu’ici celui d’impact.
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