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Femmes dans la tech : repartir de l’avant après la pandémie
Par La rédaction, publié le 08 mars 2023
Les temps difficiles que nous traversons ne doivent pas être une excuse pour ralentir les politiques vertueuses de diversité, d’équité et d’inclusion mises en place ces dernières années. Bien au contraire. Il est impératif de poursuivre les efforts notamment en matière de promotion de la carrière des femmes dans la tech.
Par Antoine Gourévitch, Directeur associé senior, BCG
et Valérie Chemla, Managing director, BCG Platinion
Alors que la guerre des talents s’intensifie encore dans le monde de la tech, les questions de diversité, d’équité et d’inclusion restent plus que jamais stratégiques.
Selon l’une de nos récentes études, 73 % des talents de la tech prévoient de changer d’entreprise dans les deux à trois ans, et 40 % sont déjà en recherche active. C’est une raison majeure, à la sortie de la crise sanitaire, de poursuivre les efforts de promotion de la carrière des femmes, en tenant compte des nouveaux enjeux nés des bouleversements des méthodes et de l’organisation du travail.
Ces politiques de mixité et d’égalité professionnelles fidélisent les talents et améliorent l’attractivité des entreprises. Mais ce n’est pas tout. On le sait désormais, ces bonnes pratiques ont également un impact direct sur leur performance. Celles qui ont développé un leadership inclusif obtiennent des revenus issus de l’innovation (revenus des produits lancés au cours des trois dernières années) supérieurs de 19 % à leurs concurrentes. Or, il apparaît qu’en temps de crise, ces politiques vertueuses ont tendance à marquer le pas.
Pour comprendre les effets de deux ans de pandémie et de confinement perlé, nous avons mené une enquête auprès de 1 200 leaders de la tech. L’analyse de ces résultats invite les dirigeants à réinterroger et renforcer leurs actions déployées en faveur de la carrière des femmes. Le bilan est, en effet, très contrasté.
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Disparités et opportunités
D’un côté, des disparités de genre persistent. En effet, 44 % des femmes interrogées déclarent consacrer plus de 20 heures par semaine à des activités domestiques et de soins, contre 33 % des hommes.
Dans le même temps, notre enquête met en lumière des opportunités portées par la généralisation du travail à distance pendant la pandémie. Les femmes se sont globalement mieux adaptées à cette nouvelle organisation que les hommes. Parmi elles, le middle management féminin « surperforme » :
* 44 % d’entre elles ont jugé plus facile d’animer des réunions (contre 18 % pour les hommes) ;
* 34 % d’influencer les décisions (contre 20 % pour les hommes);
* et 36 % de déléguer (contre 22 % pour les hommes).
Enfin, l’enquête mesure l’impact de la crise sanitaire sur les trajectoires professionnelles. Si les promotions et la mobilité internes ont concerné à peu près dans les mêmes proportions les femmes et les hommes, elles ne se sont pas accompagnées d’une valorisation de la rémunération à la même hauteur pour le leadership féminin.
On le comprend, limiter les risques de cette nouvelle réalité du travail est crucial pour les entreprises. Sans prise de conscience de la part des entreprises et de la société, sans attention particulière portée à l’accompagnement de carrière des femmes, on risque de ne pas sortir par le haut de la crise. Dès lors, il revient aux dirigeants de mettre en place des mesures concrètes et fortes d’accompagnement pour ne pas laisser de côté les talents féminins.
Cinq actions à entreprendre
Notre enquête pointe cinq actions capables de faire la différence dans le monde de la tech :
1- créer des parcours professionnels individualisés ;
2- structurer les interactions dans les réunions dans un mode hybride ;
3- encourager une culture managériale davantage tournée vers l’empathie et la proximité ;
4- promouvoir l’équilibre vie privée / vie professionnelle ;
5- enfin, accompagner les aidants ou les collaborateurs désireux d’aménager leur temps de travail.
Deux ans après le pic de la pandémie, le monde du travail accélère sa transformation. Dans un contexte de fortes tensions sur les compétences, les entreprises de la tech ne doivent pas relâcher leurs efforts.
Leurs politiques de gestion des ressources humaines doivent plus que jamais répondre aux exigences en matière d’équité et de mixité des collaborateurs, tout comme à leurs nouvelles attentes.
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