RH
Freelances dans le numérique : mieux les connaître pour les attirer
Par Xavier Biseul, publié le 01 juin 2023
Une rare étude sur le freelancing et les freelances du numérique dessine le portrait-robot de l’indépendant et de ses leviers de motivation. Des critères à prendre en compte pour les entreprises qui souhaitent les enrôler.
Les études sur les freelances sont rares, surtout celles s’intéressant aux indépendants qui exercent dans le numérique. L’enquête menée par le cabinet Xerfi, à la demande de la plateforme d’intermédiation Comet, nous éclaire sur leur profil et leurs attentes. Conduite en ligne fin 2022, elle porte sur un échantillon d’un peu plus de 1 220 freelances de l’IT, de l’ingénierie et des métiers connexes comme le marketing digital et le design.
Sans surprise, le portrait-robot qui se dessine est celui d’un homme (68 %) expérimenté. À 41 %, les répondants justifient d’un minimum de dix ans d’expérience salariée et de 3,7 ans en tant que freelance.
La moitié (49 %) des indépendants travaillent pour de grandes entreprises, ce qui illustre la démocratisation du recours au freelancing chez les grands comptes. Les PME (51 %), les TPE (38 %) et les start-up (31 %) sont aussi plébiscitées, mais plus rarement les acteurs publics (12 %), en raison de la difficulté des indépendants à accéder aux marchés publics.
Perspectives et priorités
Quelles sont les motivations à exercer en indépendant ? Les freelances répondent à 51 % le plaisir à remplir les missions, un meilleur équilibre entre le travail et leur vie personnelle (45 %), le choix des clients et des missions (44 %) et la possibilité de gagner des revenus supérieurs (43 %).
De fait, ils gagnent bien leur vie avec un TJM (tarif journalier moyen) s’élevant en moyenne à 578,39 € HT, soit une rémunération mensuelle de 7 396 € HT. Elle monte à 8 816 € HT pour les seuls experts de l’IT et de l’ingénierie. Près d’un tiers (30 %) des répondants réalisent même un chiffre d’affaires mensuel compris entre 10 000 et 13 330 € HT.
Ce TJM élevé reste leur principal critère de sélection d’une mission à 69 %, devant les conditions de travail (60 %), l’adéquation avec l’expertise technique (42 %), les valeurs et la culture de l’entreprise (32 %) ou la durée de la mission (28 %). Cette dernière est de 145 jours en moyenne.
Le fonctionnement des freelances
La généralisation du télétravail est passée par là et le lieu de travail n’intervient que dans 14 % des cas. Ne faisant pas partie des effectifs de l’entreprise, les freelances préfèrent effectuer leurs missions à distance. Ils sont même 57 % à souhaiter exercer en « full remote ». Le même pourcentage d’indépendants montre un intérêt pour les missions à l’international.
Plus des deux tiers (68 %) des freelances ont des préférences sectorielles. Ils privilégient, dans l’ordre, les secteurs des télécoms, de l’énergie, du tourisme et de la recherche. A contrario, le monde de la finance arrive bon dernier avec 30 % d’intérêt. L’étude met en avant « des contraintes réglementaires fortes telles que la confidentialité et la sécurité des données qui limitent le recours au télétravail. »
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Les freelances consacrent 10 % de leur temps à la prospection commerciale et 71 % d’entre eux sont prêts à attendre jusqu’à 30 jours pour trouver la mission idéale. Ils font avant tout appel à leur réseau (84 %), aux plateformes d’intermédiation (39 %), aux cabinets de conseil et ESN (24 %), et aux cabinets de recrutement (14 %).
L’étude conseille, pour attirer les meilleurs experts, de créer une stratégie de marque employeur dédiée aux freelances, de proposer un TJM au niveau du marché voire supérieur, d’adapter le processus de recrutement et les règles du télétravail.
Si les freelances sont sensibles à un management bienveillant, ils attendent avant tout qu’on leur communique avec clarté et transparence le contenu de la mission. Il convient, enfin, de s’inspirer des bonnes pratiques des entreprises où il fait bon travailler selon les freelances. Leur palmarès : Allianz, Decathlon, L’Oréal et Société Générale.
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