French Tech Tour : rencontrer les géants de la Silicon Valley

Quinze entrepreneurs français viennent de participer au French Tech Tour : un séminaire en immersion dans la Silicon Valley organisé par Ubifrance. Qu’en ont-ils retiré ?

L’un des points d’orgue du voyage était sans doute les rendez-vous organisés avec des ténors de la Silicon Valley. Laurent Bertaux, président de Caps et participant au French Tech Tour 2011, a participé au voyage dans l’espoir d’approcher de nouveaux clients. Il a notamment rencontré une quinzaine de responsables de la simulation numérique de la Nasa. Après qu’ils ont effectué leur pitch de six minutes et une démonstration rapide de leur solution, la discussion a duré une heure. « Nous avons parlé de manière très directe de ce que nous pouvions nous apporter mutuellement, et ils nous ont posé des questions techniques très pointues. En France, avant d’obtenir un premier rendez-vous, il faut passer beaucoup de temps à cadrer les choses. »

Accéder aux postes stratégiques

De son côté, Michel Artieres, président d’Ateme, se félicite de son agenda de rendez-vous (Microsoft, Cisco, Intel, AT&T, Limelight Networks, LG, Google, Netflix). « Cet événement renforce notre crédibilité auprès des clients potentiels. Les visites de PDG appuyées par le côté « institutionnel » d’Ubifrance nous ont aidé à rencontrer des gens que nous croisons régulièrement dans des salons à un plus haut niveau », explique-t-il. Les premiers résultats pourraient être, selon lui, très concluants, avec des débouchés en termes de revenus.

Conclure des partenariats – plus vite

Pour Hadrien Gremillet, cofondateur d’Appoke, la plupart des rendez-vous se sont avérés très intéressants. « Même ceux qui n’ont pas débouché sur des perspectives de partenariats étaient très constructifs. Ce sont des retours qu’on n’a que très rarement en France. Les gens semblent globalement plus à l’affût des nouvelles tendances et ont moins peur de franchir le pas : les accords avec nos partenaires américains actuels se sont fait en quelques jours, beaucoup plus rapidement qu’avec nos partenaires français. »

Francis Melemedjian, vice-président des ventes et de la stratégie de NTX Research, a lui, rencontré six sociétés et obtenu trois contacts par téléphone. Il aurait aimé avoir des rendez-vous avec tous les participants de l’opération, mais il estime que « le voyage est rentabilisé ».  Et s’il reste surpris de la rigidité des horaires des rendez-vous là-bas, il reconnaît que c’est un excellent exercice. Il a notamment été impressionné par un entretien avec l’équivalent des directeurs de branches de Wells Fargo, un groupe financier américain. Après une heure chrono de discussion, il a obtenu un second rendez-vous, juste après le French Tech Tour.

Pendant le voyage, Alexis Agahi, le président de Gingersquid, a rencontré une grande variété d’acteurs : des investisseurs, des agences de publicité et de communication, des partenaires de l’événement comme Sony, Google, ATT ou encore un incubateur spécialisé dans les jeux. Il a d’abord été frappé par l’état d’esprit bien particulier de la Silicon Valley. « Au cours des rendez-vous, on le voit, il existe là-bas une vraie dynamique pour construire des choses, les gens veulent réussir », raconte-t-il. Le gagnant du French Tech Tour a rencontré un Product Manager chez Google. « Nous avons eu des échanges très pointus sur la technique. Ils ont posé des questions pertinentes pour savoir comment les jeux urbains fonctionnent et pour se tenir au courant des nouveaux usages dans ce domaine, explique-t-il. Ils m’ont mis également en relation avec les équipes techniques. Pour eux, c’était l’occasion d’être au contact des développeurs qui utilisent Androïd ou Google maps. »

Enfin Martin Vialle, vice-président responsable du Business Développement chez Backelite, s’est entretenu, de son côté, avec plusieurs sociétés, dont Facebook. « Nous avons vu le responsable de l’activité mobile durant quarante-cinq minutes. C’était extraordinaire et stimulant de discuter avec eux de leur stratégie dans ce domaine. »