Cloud
Hive propose une alternative peer-to-peer aux cloud providers
Par François Jeanne, publié le 15 janvier 2024
L’utilisation partagée et sécurisée des ressources inexploitées des ordinateurs de l’entreprise ou du domicile permet de réduire la facture des services cloud de stockage ou de calcul. Mais pas seulement. La démarche est également vertueuse sur le plan environnemental.
Revenir aux sources de l’internet, c’est-à-dire à l’association de réseaux, entre des utilisateurs qui se font confiance. « C’est la philosophie de Hive, explique son directeur général Antoine Clerget. Elle a été portée par son fondateur, David Gurlé, qui est aussi celui de Symphonie [ex-Perzo, NDLR]. » Mais au-delà de la philosophie, les coûts comptent aussi. Et ceux du cloud s’envolent, souvent sans possibilité de s’y soustraire du fait du vendor locking.
Hive propose une approche cloud peer-to-peer originale
Pour élaborer ce cloud peer-to-peer, « nous sommes partis d’un constat assez simple : environ 50 % des ressources internes de stockage, chez les particuliers comme dans les entreprises, ne sont pas utilisées sur les ordinateurs de tout un chacun. Et c’est encore plus concernant les ressources de calcul », continue-t-il. La réponse, baptisée HiveDisk, consiste à hacher les données à stocker, à les crypter avec des clés post-quantiques qui restent chez l’utilisateur, puis à répartir ces micro-ensembles sur les ressources disponibles en triplant ces copies. « Ainsi, il y a toujours suffisamment d’ordinateurs en fonctionnement pour que l’utilisateur qui souhaite récupérer ses données puisse reconstituer l’ensemble », explique Antoine Clerget. Et le triplement des copies est également une pratique courante des cloud providers pour des raisons de sécurité.
En revanche, l’équation est clairement gagnante sur le plan environnemental puisque le recours à des ressources déjà existantes permet de réduire considérablement l’empreinte carbone, par rapport à l’utilisation des serveurs toujours plus nombreux dans les datacenters des hyperscalers.
Hive s’adressera prochainement aux entreprises
D’abord disponible pour le grand public, avec un système d’abonnement qui permet d’échanger des ressources personnelles avec la possibilité d’accéder à des ressources plus étendues, voire de les monétiser, HiveDisk sera proposé aux entreprises à partir du deuxième trimestre 2024. « Nous sommes dans une phase de recueil de leurs besoins spécifiques. Au sein des réseaux pair-à-pair privés qu’elles veulent mettre en place, elles souhaitent centraliser l’administration de la répartition des points de stockage, pour mieux les contrôler », poursuit le DG. Un point fort de la solution est en effet de permettre de choisir ces localisations, alors que la souveraineté des données se heurte souvent au principe d’extra-territorialité des lois américaines.
Adaptée à l’hybridation des architectures
Au-delà de ce point géopolitique, la solution HiveDisk s’insère aussi très bien dans les stratégies d’hybridation des architectures cloud en phase de construction dans les entreprises, pour des questions de coût comme de réversibilité. « Nous pensons que son utilisation résoudra non seulement la question de la sous-utilisation de nombreuses machines, mais qu’elle répondra aussi à des approches de type tampon ou encore de création d’un back-up ailleurs que dans le cloud public », anticipe déjà Antoine Clerget. Cerise sur le gâteau, la démarche s’avère très intéressante sur le plan environnemental. Selon les calculs de la start-up, l’approche retenue permettrait en effet d’économiser environ 77 % d’émissions carbone par rapport aux solutions des cloud providers.
LE PITCH
Antoine Clerget
Directeur général
« Nous sommes dans une phase de recueil des besoins propres aux entreprises. »
L’ENTREPRISE
CRÉATION : 2022
SIÈGE : Cannes (06)
EFFECTIF : 40 collaborateurs
FINANCEMENT : Fonds d’investissement (7 M€), second tour de table en cours
RÉFÉRENCES : Grand public pour l’instant, offres pour les entreprises second trimestre 2024
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