Data / IA
Hygiène de la donnée : un levier sous-estimé pour conjuguer productivité et durabilité
Par La rédaction, publié le 13 février 2025
Trop de données, trop de chaos ! La surcharge d’informations désorganisées freine la productivité et fait exploser l’empreinte carbone des entreprises. Et si une meilleure hygiène des données devenait la clé pour allier performance et responsabilité ?
Par Renaud De Sloover, Solution Engineer chez AvePoint
L’émergence du cloud et de l’intelligence artificielle confronte les entreprises à une avalanche de données. Les utilisateurs, en multipliant les espaces de collaboration et de partage, poussent les organisations à gérer un environnement de plus en plus fragmenté. Cette dynamique favorise parfois l’apparition de shadow IT, qui devient un véritable casse-tête lorsqu’il échappe au contrôle.
Alourdissement des coûts, ralentissement des équipes, et même risque de blocage total : les impacts sont nombreux. Mais l’impact ne s’arrête pas là : ce surpoids numérique contribue aussi de manière significative à l’empreinte carbone des entreprises. Dans un tel contexte, rares sont celles qui réalisent qu’une hygiène rigoureuse des données pourrait être une clé pour relever leurs défis économiques, opérationnels et environnementaux.
Hygiène de la donnée : un concept clé
Avant toute chose, rappelons que l’hygiène de la donnée repose sur plusieurs principes :
– Le nettoyage régulier des données : Identifier et supprimer les informations inutiles, obsolètes ou les doublons.
– L’organisation structurée : Classer les données selon des critères bien définis pour en faciliter l’accès.
– La mise en conformité : Respecter les normes et les réglementations en matière de protection des données, comme le RGPD.
– La sensibilisation des équipes : Former les collaborateurs à adopter de bonnes pratiques dans la création, le stockage et l’utilisation des données.
Avec le respect de ces quatre principes, une bonne hygiène des données agit comme un levier de performance. En réduisant les recherches inutiles et en optimisant l’accès à l’information, elle contribue directement à l’efficacité des collaborateurs et à la qualité de leurs prises de décision, ainsi qu’à l’amélioration des capacités de l’intelligence artificielle pour analyser et générer des informations pertinentes.
Hygiène de la donnée et développement durable : une alliance inattendue
L’hygiène de la donnée joue également un rôle clé dans la réduction de l’empreinte environnementale des entreprises. En effet, la suppression ou l’archivage régulier des données inutiles ou obsolètes permet aux organisations de réduire leurs volumes de stockage. Conséquence directe, elles limitent la consommation d’énergie nécessaire au fonctionnement des serveurs et des baies concernés.
Adopter une politique de nettoyage des données offre des bénéfices environnementaux tangibles, tels que la réduction des consommations électriques et des émissions de carbone. Ce n’est pas par hasard que certains grands acteurs du cloud en ont fait un objectif stratégique : AWS vise la neutralité carbone d’ici 2040, émission de carbone négative dès 2030 pour Microsoft ou encore engagement de Google dans la neutralité carbone depuis 2007. En faisant le ménage dans leurs données, les entreprises participent à ces efforts. À une autre échelle certes, elles améliorent leur bilan carbone.
Ainsi, pour les entreprises, intégrer l’hygiène de la donnée dans leur stratégie RSE constitue un double levier : elles réduisent leur impact écologique et augmentent leur efficacité opérationnelle.
S’engager vers une gestion durable des données
Alors, comment mettre en place une bonne hygiène de la donnée en entreprise ? Le premier pas consiste à réaliser un audit. Cet état des lieux permettra de supprimer les données inutiles et d’archiver celles qui ont besoin de l’être. La deuxième étape consiste à les classifier en fonction de leur utilité et de leur pertinence pour chaque collaborateur ou métier. Une organisation claire et adaptée les rendra accessibles et facilitera leur exploitation au quotidien.
Une fois ce socle en place, l’entreprise pourra lancer une politique d’hygiène de la donnée. Celle-ci vise à établir de bonnes pratiques et uniformiser les usages des espaces collaboratifs afin de garantir une gestion efficace et cohérente des données.
Cependant, une telle transformation ne peut réussir sans un accompagnement adéquat. La formation des collaborateurs aux nouveaux usages s’avère nécessaire pour ancrer ces pratiques dans le temps. Sans cet effort pédagogique, même la politique d’hygiène la plus robuste risque de perdre son efficacité.
Pour les DSI, cette démarche d’hygiène des données représente une véritable opportunité stratégique. Intégrer ces bonnes pratiques dès maintenant les aidera à transformer la gestion des données en un levier puissant pour renforcer la performance de leur organisation, s’inscrire dans une dynamique durable et construire le socle parfait pour l’émergence des outils liés à l’IA.
L’avenir des entreprises passe aussi par une gestion des données plus intelligente, plus rigoureuse et plus respectueuse de l’environnement. Il est temps d’agir.
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