Opinions
Infrastructures hybrides : vers une externalisation modernisée et maîtrisée
Par La rédaction, publié le 03 septembre 2013
La notion d’hybride fait référence à la possibilité de mixer les environnements physiques et virtualisés dans un ensemble cohérent. Mais comment tirer le meilleur parti des deux mondes ?
La notion d’hybride fait référence à la possibilité de mixer les environnements physiques et virtualisés dans un ensemble cohérent. En tirant le meilleur parti de ces deux mondes, un DSI peut plus facilement respecter la stratégie de sa direction générale, conserver un modèle maîtrisé, protéger ses investissements et s’offrir une réelle dynamique sans priver l’entreprise de son Capex. Mais où placer le curseur de cette approche hybride ?
Les infrastructures sont aujourd’hui en plein bouleversement. La conception traditionnelle des serveurs est sérieusement remise en cause par l’explosion du volume des données, la multitude des usages et l’émergence du cloud, lorsqu’en face les DG font la chasse aux dépenses excessives. Le modèle des datacenters « 100% on premise » (internalisés) est donc de plus en plus difficile à justifier pour les DSI.
Ces datacenters sont énergivores en termes de mètres carrés immobilisés, de capacité de refroidissement, de sécurisation électrique, d’équipements serveurs à renouveler périodiquement, de mémoire, stockage, capacité réseau, etc. Cette conception courante reste gourmande en capitaux et en charge, les entreprises recherchent donc des méthodes de plus en plus flexibles et évolutives pour gérer leurs infrastructures. Surtout lorsqu’elles se trouvent dans la contrainte de mettre en oeuvre leur plan de reprise d’activité Informatique.
L’externalisation chez un prestataire peut être une première alternative à cette demande et aux besoins en termes d’espace, d’efficience dans la gestion technique du bâtiment et dans la sécurité, tout en maîtrisant les ressources sur la durée. Fournissant la puissance électrique et les mètres carrés de surface, le prestataire pourra héberger les serveurs et les données de l’entreprise. Le prestataire saura également optimiser et gérer l’adaptation des bâtiments aux normes, la sécurisation des accès, la gestion de la puissance électrique, la qualité de l’énergie, réseau, etc. De plus, ce dernier mettra à disposition des entreprises, un datacenter ultrasécurisé avec un niveau de service constant ainsi qu’une connectivité performante auprès des opérateurs télécoms.
Mixer infrastructures physiques et virtuelles
Une seconde alternative, toute aussi pertinente, peut répondre aux contraintes techniques, environnementales et budgétaires tout en apportant la souplesse, la performance et une vraie transition. L’approche hybride consiste à envisager le datacenter local ou en colocation combiné à un datacenter virtualisé sur plateforme Iaas (Internet as a Service).
Via ce datacenter virtuel, accessible exclusivement par le réseau du client, dimensionné à la demande et en fonction des contraintes de production du moment, l’entreprise a l’avantage de ne payer que ce qu’elle consomme, et dispose d’une grande flexibilité dans l’utilisation des ses applications. Ainsi, le datacenter virtuel peut être le prolongement logique du datacenter physique traditionnel tout en restant dans un périmètre sécurisé, maîtrisé, avec un niveau de service équivalent.
Dans ce modèle, l’entreprise gagne sur tous les tableaux, car l’un des avantages de l‘hybride est de pouvoir marier une approche solide, mature et maîtrisée à une approche moderne et plus dynamique. Les environnements déployés afficheront une réelle souplesse sans compromettre la qualité et la sécurité de l‘informatique et de la donnée.
Où placer le curseur de l’hybride ?
Mais où placer véritablement le curseur de l’hybride ? La réponse est multiple et dépend de la culture de l’entreprise, de sa taille, de son budget ou de ses obligations légales. Il est important de noter que le passage à l’hybride ne doit pas être une bascule brutale. Il doit se faire par étape, au fil de la maturité des organisations et de l’évolution des besoins. En effet, conserver une partie de son infrastructure s‘impose parfois pour des raisons politiques, sécuritaires, économiques, voire technologiques. On peut imaginer – et cette approche est fréquemment observée – que les entreprises aient d’abord recours au cloud pour de nouveaux services décorrélés du coeur du système d’information. Ce premier temps permet de valider la pertinence du choix sans risquer de compromettre l’existant.
Au fur et à mesure de leur appropriation du cloud ou des plates-formes Iaas, les entreprises vont pouvoir y basculer des applications et des services de plus en plus critiques, optimisant ainsi leurs coûts et leur flexibilité. Elles pourront alors définir en fonction de leurs besoins métier, les services qui tireront avantage de cette approche et quelles briques devront conserver un hébergement physique. Dans tous les cas, on observe que ces conceptions hybrides tirent un grand avantage opérationnel à être hébergées au sein d’un seul et même datacenter, garantissant un équilibre de charge réactif et performant.
Que dire également des difficultés rencontrées par les entreprises lorsqu’elles sont face à l’obligation de mettre en oeuvre un plan de reprise ou de continuité d’activité. Dans ce registre, les plates-formes Iaas ont un avantage majeur, c’est qu’elles ont été construites en intégrant cette difficulté dès le cahier des charges et sont prêtes à assurer ce service avant même que le(s) client(s) le décide(nt).
Toute entreprise peut aujourd’hui opter pour l’hybride, et à son rythme ! La véritable question est celle de l’adéquation avec les besoins, par nature spécifiques. Il est en revanche indiscutable que les approches tirant le meilleur des deux mondes ont un avantage considérables et sont amenées à prendre une part croissante dans le paysage informatique mondial tant leurs gains en termes de souplesse et d‘évolutivité sont nombreux et tangibles
Gilles Pecqueron, business developer manager chez Telehouse
Gilles Pecqueron, business developer manager chez Telehouse