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Investissement d’avenir, l’automatisation dans l’industrie reste encore inexploitée
Par La rédaction, publié le 05 novembre 2024
La transformation numérique de l’industrie française, soutenue par le programme France 2030, stimule l’innovation et attire des investissements substantiels. Néanmoins, le déficit de compétences et la difficulté à sélectionner des solutions d’automatisation adaptées freinent les avancées, imposant aux entreprises une approche stratégique et des formations adaptées.
De Tobias Wölk, Product Manager chez reichelt elektronik
Propulser l’industrie du futur avec la robotisation et l’automatisation… Tel est le projet ambitieux lancé par la France en 2021 intitulé France 2030. La numérisation de la filière industrielle est un pas crucial vers la réindustrialisation de la France. D’autant que dans le paysage industriel actuel, la pression pour mettre en œuvre des solutions d’automatisation est omniprésente. Les entreprises doivent non seulement suivre le rythme des progrès technologiques, mais aussi les exploiter de manière proactive pour améliorer leurs processus de production et donc leur compétitivité.
Les entreprises et les start-ups françaises se sont donc fortement mobilisées pour accélérer le développement dans ces technologies d’avenir. Gimelec, l’organisation professionnelle qui regroupe plus de 200 acteurs de la filière électro-numérique française, pousse et accompagne notamment les industriels à affronter les défis de la digitalisation de leurs usines.
Selon le baromètre Renaissance Industrielle, réalisée par la Société d’Encouragement pour l’industrie nationale en partenariat avec la Banque des Territoires et Bpifrance, les startups industrielles françaises ont enregistré une accélération de leur développement, levant plus de 3,78 milliards d’euros en 2022. Inbolt, une startup parisienne spécialisée dans les solutions de guidage robotique en temps réel par vision 3D et intelligence artificielle, est le dernier exemple en date puisqu’elle vient d’annoncer une levée de 15 millions d’euros lors d’un tour de financement de Série A.
Mais cette transformation ne s’improvise pas. Lorsqu’elle est mise en œuvre de manière stratégique, l’automatisation offre un large éventail d’opportunités, allant de l’amélioration de l’efficacité des processus à la réduction des coûts.
Toutefois, dans la production, le potentiel de l’automatisation reste encore souvent inexploité. À titre d’exemple, une entreprise qui n’utilise pas la maintenance prédictive automatisée pour détecter à temps les pannes potentielles des machines, augmente l’effort de maintenance avec une précision limitée. Les composants peuvent être remplacés inutilement, puisque les inspections manuelles ne permettent pas toujours d’enregistrer avec précision l’état des composants. Cela entraîne des coûts supplémentaires, des processus de maintenance moins efficaces et même des temps d’arrêt de la production.
Les obstacles dans les entreprises : qu’est-ce qui ralentit réellement l’automatisation dans l’industrie ?
Malgré les avantages évidents de l’automatisation, de nombreuses entreprises se heurtent à des obstacles importants lors de sa mise en œuvre.
L’incertitude quant aux investissements à réaliser semble être le principal obstacle. Les entreprises ont souvent du mal à choisir parmi les nombreuses options d’automatisation, celle qui leur apportera le plus d’avantages et sera durable à long terme d’autant que leurs besoins technologiques sont parfois extrêmement spécifiques et qu’il n’existe pas de solutions sur mesure pour elles.
Pour autant, la plupart de ces défis sont liés à un problème central : le manque de compétences. Les décideurs et les spécialistes ont besoin de plus de temps et de ressources pour analyser en profondeur leurs besoins spécifiques et identifier les solutions d’automatisation adaptées.
Néanmoins, toujours selon le baromètre Renaissance Industrielle, l’industrie représente un potentiel considérable d’emplois puisque seuls 50% des besoins actuels en recrutements sont satisfaits. Le besoin de mobiliser la jeune génération à embrasser ces métiers est immense. Le rapport affirme pourtant que plus de 95 000 jeunes ont rejoint en 2022 les bancs de l’apprentissage de l’industrie. De nouvelles formations industrielles et d’écoles de production sont sorties de terre pour répondre à ce besoin de techniciens qualifiés dans le domaine de la maintenance industrielle.
En attendant, ce problème subsiste et des formations en interne sont nécessaires pour mieux préparer les salariés aux nouvelles technologies.
Les enjeux sont d’autant plus importants puisqu’une automatisation mal mise en œuvre ou inadéquate peut causer des dommages considérables aux entreprises, car elle rend non seulement les processus existants plus inefficaces, mais peut également entraîner des risques pour la sécurité.
Néanmoins, le jeu en vaut la chandelle puisque selon une étude, plus de la moitié des entreprises estiment que leurs investissements dans les technologies d’automatisation seraient rentabilisés en 12 mois.
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