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La confiance, pilier essentiel d’une IA éthique et durable
Par La rédaction, publié le 15 avril 2025
À mesure que l’intelligence artificielle progresse, des avancées sans précédent transforment aussi bien les systèmes propriétaires que les solutions open source. Pourtant, au cœur de cette révolution technologique de l’IA, un facteur clé s’impose : la confiance.
De Ivana Bartoletti, Vice President, Global Chief Privacy and AI Governance Officer, Wipro
Certains craignent que ces évolutions, accentuées par la pression des gouvernements du monde entier, ne privilégient l’innovation au détriment de la régulation. L’attention se concentre principalement sur le développement de nouveaux modèles, l’essor des solutions open source et la compétitivité dans le domaine de l’IA.
Cette dynamique soulève des inquiétudes quant au risque de reléguer la gouvernance au second plan, l’impératif d’innovation prenant le pas sur la nécessité de contrôle. Un tel scénario pourrait conduire à un encadrement insuffisant et à une prise en compte limitée des enjeux éthiques. À l’inverse, d’autres considèrent cette priorité comme essentielle, percevant la réglementation comme une contrainte administrative et estimant que les entreprises doivent évoluer de manière autonome. Selon eux, gagner cette course est crucial pour stimuler la productivité et dynamiser l’économie.
Alors que les nations et les régions adoptent des cadres réglementaires variés, les entreprises se retrouvent face à un défi immédiat : comment déployer l’IA de manière responsable et à grande échelle ? La confiance apparaît alors comme le lien fondamental entre ambition technologique et mise en œuvre durable.
Anticiper les défis majeurs
L’essor fulgurant de l’IA, alimenté par une innovation croissante et l’arrivée de nouveaux acteurs, réduit les barrières à l’entrée et exige d’anticiper plusieurs défis majeurs. En effet, la nature intrinsèquement internationale de l’IA exige une collaboration accrue pour garantir des systèmes équitables, inclusifs et résilients à l’échelle mondiale.
De même, il faut veiller à garder l’équilibre entre innovation et responsabilité. La quête de suprématie technologique ne doit pas compromettre la mise en place de stratégies globales visant à lutter contre des défis critiques comme la désinformation.
Enfin, il faut traiter de façon intelligente la coexistence des modèles open source et propriétaires : Si l’ouverture des modèles favorise l’innovation, elle soulève aussi des questions de confidentialité, de sécurité et de propriété intellectuelle. La disponibilité des poids des modèles, de leur architecture et de leurs méthodologies d’entraînement pourrait être exploitée par des acteurs malveillants. Bien que les avantages de la publication des grands modèles l’emportent généralement sur les inconvénients, les utilisateurs et les développeurs doivent être pleinement conscients des risques inhérents aux pratiques open source.
La confiance, un impératif pour l’adoption de l’IA
À travers le monde, toutes les structures, tous secteurs confondus, auront besoin de solutions d’IA fiables pour optimiser leurs opérations et renforcer leur compétitivité. Cette adoption ne pourra se faire qu’à condition d’avoir pleinement confiance en ces technologies pour pouvoir réellement s’y appuyer.
Cette confiance repose sur trois piliers essentiels :
* Des garanties solides en matière de confidentialité, afin de protéger les données sensibles.
* Des dispositifs de sécurité robustes, pour anticiper et prévenir les risques ainsi que les dérives potentielles.
* Un cadre de gouvernance clair, garantissant un équilibre entre innovation et responsabilité.
Si les opinions divergent quant au niveau de régulation nécessaire pour encadrer l’IA, il est crucial de rappeler que cette technologie ne peut évoluer en dehors de tout cadre juridique, car ce serait à la fois irresponsable et trop risqué. Dès à présent, les législations existantes en matière de droits fondamentaux, de protection de la vie privée, de non-discrimination, de défense des consommateurs et de propriété intellectuelle s’appliquent déjà aux systèmes d’intelligence artificielle.
L’entrée en vigueur progressive de la loi européenne sur l’IA, ainsi que plusieurs décisions judiciaires récentes aux États-Unis – comme celle d’un tribunal fédéral du Delaware interdisant à un ancien concurrent de Thomson de copier son contenu pour développer une plateforme juridique basée sur l’IA – illustrent la complexité croissante des enjeux liés à la régulation et à l’exploitation des données.
Dans ce contexte, les entreprises doivent naviguer dans une véritable nébuleuse réglementaire, marquée par un paysage législatif fragmenté qui rend leur conformité plus complexe et alimente de nombreuses incertitudes. Face à cette situation, elles n’ont d’autre choix que d’avancer dans un cadre mouvant, où les règles évoluent sans toujours offrir de repères clairs. Dès lors, la confiance ne se limite plus à un simple avantage concurrentiel, mais devient une condition incontournable pour assurer leur pérennité et leur succès dans l’ère de l’IA.
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