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La durée de vie des smartphones B2B passe à 36 voire 48 mois
Par Thierry Derouet, publié le 05 septembre 2023
Le Smartphone en entreprise se plie désormais à toutes les exigences de cas d’usages de plus en plus variés. À commencer par une plus grande durée d’utilisation. Mais pas forcément pour des raisons très « Green ».
C’est le chiffre le plus bas depuis 2014. Selon plusieurs cabinets d’études, les livraisons de smartphones sont en baisse continue, passant mondialement de 265 à 270 millions d’unités entre le premier et le second trimestre 2023. Ce phénomène est un signe de maturité du marché plutôt que de déclin. En effet, certains acteurs parviennent à compenser cette baisse en volume par une augmentation de la valeur unitaire des appareils vendus. Ils en écoulent donc moins. Mais à des prix plus élevés. C’est notamment ce qui se produit sur le marché B2B en France depuis le début de l’année. L’année 2023 se caractérise par une stabilité en termes de valeur et un léger recul en termes de volume, avec une baisse de 5 à 7 % enregistrée de janvier à fin juin.
La garantie des smartphones standardisée à 36 mois
Selon Frédéric Fauchère, directeur de la Division B2B mobile eXperience chez Samsung, « les entreprises réclament davantage de performance, car elles emploient de plus en plus d’applications métiers qui sont gourmandes en ressources technologiques. »
Cette demande de performance accrue s’accompagne d’une nouvelle exigence éco-responsable : celle de prolonger la durée d’utilisation des flottes de mobiles, qui passe désormais de 36 à 48 mois. En ce qui concerne la maintenance, que ce soit pour les mises à jour des systèmes d’exploitation ou les corrections de failles de sécurité, des engagements contractuels sont pris pour une durée de cinq ans. Sur le plan matériel, Frédéric Fauchère précise que « tous les produits lancés en 2023 bénéficieront d’une garantie de 36 mois, ce qui permet aux gestionnaires de flotte d’être sereins pendant cette période, y compris pour les batteries. »
Il ajoute que, même si la montée en gamme entraîne un coût d’acquisition plus élevé, « le TCO (Total Cost of Ownership) reste stable lorsque les durées d’utilisation s’étendent à 36 ou 48 mois. »
Des entreprises de plus en plus exigeantes
Pour répondre aux appels d’offres, il est essentiel d’être en phase avec les attentes d’un marché de plus en plus exigeant en matière de spécificités. Selon notre interlocuteur, l’innovation n’est pas une option, mais une nécessité. « Il faut avoir la capacité d’aller là où les autres ne peuvent pas aller. Cela implique une gamme de produits extrêmement large, incluant des produits standards, des produits durcis, des produits pliables, et même des produits équipés de stylets », affirme-t-il.
Les critères de choix pour les smartphones ont donc changé par rapport à il y a deux ou trois ans, où seules la taille de l’écran et la capacité de stockage étaient prises en compte. Aujourd’hui, les besoins sont plus spécifiques et peuvent inclure, par exemple, la capacité à faire fonctionner efficacement Microsoft Teams ou une application métier. Ce qui nécessite une quantité suffisante de mémoire vive.
BYOD et smartphones : une fin logique
La fin du BYOD (Bring Your Own Device) est désormais actée dans bien des entreprises, qui reprennent progressivement le contrôle pour simplifier la gestion et renforcer la sécurité de leur parc informatique. Parallèlement, on observe une multiplication des projets destinés à soutenir les travailleurs de terrain, les cols bleus, avec des scénarios d’usage bien définis. Cette tendance s’étend désormais au secteur public. En effet, que l’on travaille dans le secteur public ou privé, 80 % des jeunes actifs aspirent à un environnement de travail moderne.
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Pour répondre aux demandes diversifiées, il est crucial d’être bien préparé. « On a l’impression que chaque entreprise, chaque demande, représente un cas particulier, car il n’y a pas d’uniformité des besoins aujourd’hui », insiste Frédéric Fauchère. Les appels d’offres sont encore majoritairement axés sur le hardware, mais il est nécessaire de les traduire en termes d’usages en y intégrant des solutions supplémentaires. D’où l’importance de collaborer avec un écosystème de partenaires. Frédéric Fauchère admet également que, même si des solutions pour gérer la sécurité des appareils sont proposées, certaines innovations, comme le DEX — qui permet à un terminal portable de remplacer un PC fixe —, ne se sont pas imposées du jour au lendemain.
Néanmoins, avec l’émergence de technologies comme l’intelligence artificielle, la réalité mixte et le travail nomade, il est impératif de continuer à réinventer le poste de travail. Le défi est de le faire tout en maîtrisant l’effet inflationniste, qui découle davantage de l’augmentation des exigences que de la hausse des prix. Comme le souligne notre interlocuteur : « Nous renouvelons les équipements moins fréquemment, mais nous en équipons un plus grand nombre de personnes. »
Quand chez Samsung, l’innovation ne fait pas un pli
Chez Samsung, on aime tancer la concurrence. Au point de proposer en téléchargement une app où avec deux iPhones, un bout de scotch, vous arrivez à proposer une solution qui saura concurrencer leur appareil phare, le Fold, ce smartphone hybride doté de deux écrans, qui se situe à mi-chemin entre le téléphone et la tablette. Le premier est un écran conventionnel en façade, tandis que le second, dépliable, est muni d’une charnière ingénieuse qui permet de doubler la taille de l’écran. Après cinq ans d’améliorations continues, le Fold arbore désormais un pli à peine visible et une charnière parfaitement aboutie. Samsung a même osé intégrer un capteur vidéo de qualité modeste sous l’écran, un défaut qui peut être facilement compensé en retournant l’appareil pour des visioconférences « sans pli ».
Transformiste, le Fold peut également se connecter à un écran HDMI, un clavier et une souris pour se muer en PC. Toutefois, il faut se contenter d’un environnement d’exécution sous Android, qui est principalement adapté pour saisir et consulter des données. Reste le tarif de l’appareil. « Prenez la facture d’un iPhone d’entrée de gamme puis d’un MacBook Air M1 et vous scotchez les deux » pourrait être la réponse du berger à la bergère.
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