La dynamique des ESN reste forte mais le marché français est dominé par 3 gros du secteur

@Work

La dynamique numérique française profite aux ESN

Par François Jeanne, publié le 19 septembre 2022

Malgré les incertitudes géopolitiques, le secteur numérique a surperformé au premier semestre 2022, après un exercice 2021 déjà fort satisfaisant. Les grandes ESN en profitent particulièrement. Mais la pénurie de talents ralentit certains projets.

Comme d’habitude ou presque ? Les acteurs du secteur numérique en France ont en tout cas parfaitement négocié le virage post-Covid.

À commencer par les ESN, qui ont enregistré en 2021 une croissance moyenne de 4,6% sur le marché hexagonal, selon les estimations de PAC. D’après la société d’études, la progression est même de 5,1% pour le Top 10 de ce classement.

Il faut dire qu’à sa lecture, un gouffre apparaît entre un Capgemini, qui caracole en tête avec 3390M€ de chiffre d’affaires (dont celui apporté par le rachat d’Altran), et ses suivants, même immédiats : Sopra Steria ne réalise «que» 1961M€ et le dixième, DXC Technology, ne dépasse pas les 600M€ (PAC rappelle que neuf mois seulement de ses revenus ont été intégrés, du fait d’une année fiscale commençant en avril).

Le Top 10 des ESN en France
(revenus sur le marché français en M€ en 2021)
Source PAC

En descendant plus loin dans les classements, on constate que des ESN classées vers la quarantième place réalisent à peine 5% du CA de Capgemini en France. Ce qui explique aussi qu’elles soient des proies toutes trouvées pour les premières de cordée. C’est ainsi que Sopra Steria a mis la main cet été sur CS Group et ses 237M€ de CA en 2021.

En se focalisant sur le seul Top 9, PAC calcule même que celui-ci a progressé de 6%, contre 3,7% pour le reste du marché. La preuve, selon le cabinet, que les grandes ESN bénéficient au mieux de l’accélération du numérique, ainsi que des stratégies d’achat des grands clients qui s’adonnent à la massification pour tenter d’optimiser leurs budgets IT.

2022 sur la même lancée ?

Il y a donc tout lieu de se réjouir pour la profession. Confirmation en a été donnée début juillet par Numeum, qui a revu ses prévisions à la hausse pour 2022 (+7,4% contre +7,1% estimés en début d’année) pour l’ensemble de l’écosystème numérique français. Le total des revenus serait ainsi de 60,8M€.

À LIRE AUSSI :

Dans le détail, les ESN devraient progresser de 5%, les spécialistes l’ingénierie et du conseil en technologies de 6,9% et les éditeurs ou fournisseurs de plateformes cloud de 11,3%.

Numeum précise que « la croissance du secteur reste largement portée par ses leviers classiques : cloud, big data, cybersécurité, IoT, transformation digitale accélérée. Cette reprise marquée s’explique par l’augmentation forte de la demande, portée par la transformation digitale, mais aussi par d’autres sujets structurels tels que la migration d’applications ou d’autres projets stoppés précédemment, qui ont repris plus tôt que prévu

Les effets de la crise entre l’Ukraine et la Russie ou les tensions nées des pénuries notamment énergétiques semblent pour l’instant sans effet sur cette belle dynamique. D’ailleurs, interrogées toujours en mai par PAC pour le compte de Numeum, seules 23% des entreprises du numérique craignaient un impact significatif sur leurs activités.

Tension persistante sur les talents

La seule tension qui pèse aujourd’hui sur le secteur concerne encore et toujours la pénurie des talents. Selon PAC, elle « empêche les ESN de réaliser encore plus de croissance.

C’est clairement la préoccupation centrale de toute la profession, comme le confirment les sondages que nous réalisons régulièrement auprès des DSI
et des offreurs ».

Ce qui n’a pas empêché la profession, selon des données de BIPE, Numeum et Acoss/Urssaf, de créer l’année dernière encore 34 000 emplois
salariés pour atteindre un total de 572 000 postes !

À LIRE AUSSI :

Dans l'actualité

Verified by MonsterInsights