Opinions
La fin de l’été indien ?
Par La rédaction, publié le 02 novembre 2012
C’est une idée fausse répandue : la crise profiterait à l’offshore IT. Pourtant, il n’y a aucune raison pour que les prestataires des pays à bas coût n’en pâtissent pas eux aussi.
C’est une idée fausse répandue : la crise profiterait à l’offshore IT. Pourtant, celle de 2008-2009 l’a montré : il n’y a aucune raison pour que les prestataires situés dans les pays à bas coût salariaux ne pâtissent pas, eux aussi, de l’arrêt ou du gel des grands projets. La moins bonne santé relative des sociétés de services indiennes tend à le confirmer. La demande atone en Europe et aux Etats-Unis pénalise ainsi depuis quelques mois leur rentabilité. La cause ? Le taux de salariés en intercontrat – les ingénieurs entre deux missions – aurait augmenté de sept points depuis le début de l’année chez Infosys, TCS ou encore Wipro, selon des analystes récemment interviewés par le quotidien indien The Economic Times. Certes, les croissances prévues par les SSII indiennes cette année sont encore très élevées. Les 20 % de TCS ou de Wipro font pâlir les SSII occidentales. Mais toutes font état du climat d’incertitude et d’une « accélération de la demande moins rapide que prévue » pour le court terme.
Le cas le plus inquiétant est celui d’Infosys qui lance un avertissement sur résultats : le groupe a revu à la baisse ses objectifs pour l’exercice en cours, et ne compte plus que sur 5 % de croissance annuelle. D’autres signes montrent que tout n’est plus rose pour les sociétés du sous-continent. Si les SSII indiennes se retrouvent avec des ingénieurs inactifs, c’est parce qu’elles ont réembauché massivement localement aux Etats-Unis : d’abord dans la perspective d’une reprise de la demande, mais aussi contraintes et forcées en raison de l’augmentation des refus de visas aux ingénieurs indiens sur le territoire américain. Le modèle grâce auquel elles ont prospéré bat de l’aile.
A plus long terme, gageons qu’elles seront confrontées à une concurrence de plus en plus féroce de la part des grandes SSII occidentales : Accenture, Capgemini ou IBM qui ont largement investi en Inde. Or, ceux-ci présentent l’avantage d’une plus grande proximité vis-à-vis les entreprises européennes et nord-américaines.