Cloud
La révolution du prix dans le cloud, c’est pour quand ?
Par La rédaction, publié le 16 juillet 2024
C’est le sens de l’Histoire : les prix et les politiques tarifaires des entreprises sont de plus en plus transparents sous la pression des régulateurs ou des associations de consommateurs. Pourtant, le secteur du cloud reste toujours enlisé dans des pratiques opaques et complexes.
Par William Méauzoone, DG co-fondateur de Leviia
Aujourd’hui, près de 50 % des entreprises ont du mal à contrôler les coûts de leurs services cloud. Pourquoi ce retard, et quels en sont les impacts sur les entreprises ?
À l’ère des cyberattaques et de la hausse des exigences réglementaires, les organisations reçoivent des consignes pour sauvegarder et protéger leurs données en ligne. Cependant, la complexité des modèles tarifaires est hautement dissuasive. L’imprévisibilité des coûts crée une réticence compréhensible chez les décideurs qui, dans un climat économique tendu, préfèrent éviter les mauvaises surprises.
La prévisibilité budgétaire : pilier fondamental pour toute entreprise
Pouvoir anticiper les coûts permet une meilleure planification et une allocation plus efficace des ressources. Or, avec certaines solutions cloud, les entreprises souscrivent à un service sans savoir combien il va réellement leur coûter à la fin. Elles se retrouvent face à des factures imprévues, découlant de frais supplémentaires pour le trafic sortant, le support, la suppression des données, les requêtes, etc.
Sur le marché de l’object storage, même les acteurs qui se veulent transparents et simples dans leur approche tarifaire montrent des limites flagrantes en imposant par exemple des frais de suppression très difficiles à anticiper.
Jugez par vous-même : lorsque vous stockez des données, chaque fichier doit rester stocké pendant au moins 90 jours… si vous supprimez un fichier avant cette période de 90 jours, vous serez facturé pour les jours restants jusqu’à atteindre ces 90 jours. Compliqué, non ? De plus, ces frais de suppression s’ajoutent aux coûts parfois prohibitifs des tests de récupération de données en cas d’incident… Cette situation est encore plus inextricable pour les professionnels de l’informatique comme les revendeurs et les intégrateurs. En effet, ceux-ci doivent proposer à leurs clients des services dont ils ne peuvent garantir le coût final…
Autre cas de figure : Google s’est récemment félicité de supprimer les frais de sortie… permettant ainsi aux entreprises de migrer leurs données vers d’autres fournisseurs. Or, pour bénéficier de cette exonération de frais, les clients doivent résilier totalement leur contrat avec Google… et migrer l’ensemble de leurs services… Les clients actifs eux continuent donc de payer ces frais…
La simplification de la tarification apporterait donc, d’une part, plus de sécurité aux organisations, rendant par exemple plus accessible la mise en place de sauvegardes immuables externalisées pour leurs données sensibles. D’autre part, cela favoriserait le développement commercial des fournisseurs de stockage et de sauvegarde en France…
Malheureusement, ces enjeux de transparence et de prévisibilité semblent peu concerner les entreprises américaines qui demeurent les principaux fournisseurs de ces services pour les entreprises et collectivités françaises…
Initions le changement
Nous le voyons chaque jour, de nombreuses organisations s’intéressent de plus en plus aux acteurs français offrant des solutions de stockage souveraines, abordables et prévisibles ; ces acteurs sont d’ailleurs souvent plus réactifs et mieux adaptés aux particularités du marché local, permettant une meilleure collaboration et un service plus personnalisé.
En encourageant cette évolution, nous créons un environnement où les entreprises françaises peuvent prospérer en toute confiance et sécurité sur le cloud, sans craindre des coûts imprévus ou des pratiques tarifaires opaques. Soyons les catalyseurs de cette transformation vers une plus grande transparence et prévisibilité tarifaire dans notre secteur.
Le changement commence toujours par la base.
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