Green IT
Le “91” confie à Free Pro, Axione, et Sogetrel, le déploiement de ses services numériques
Par Thierry Derouet, publié le 07 mai 2024
Le département de l’Essonne s’est lancé un nouveau défi : proposer une offre de services numériques à bas prix pour ses collectivités via des partenaires comme Free Pro, Axione ou Sogetrel.
Comment simplifier le processus de déploiement de nouveaux services numériques pour les collectivités locales quand on doit répondre à de nouveaux enjeux comme la loi Grenelle 2 pour opérer la gestion de la température à distance ou la prochaine règlementation NIS 2 dont on ne connait pas encore qui seront les nouvelles collectivités concernées ?
La recette relève d’une part d’une décision politique. Il faut l’impulsion par exemple du président du département de l’Essonne, François Durovray, pour que soit décidée l’initiative de faciliter la mise en œuvre de tels services. Mais également d’une approche pragmatique. Ainsi le Syndicat Mixte Ouvert (SMO) Essonne Numérique, établi en 2016 dans le dessein de déployer un réseau à très haut débit pour le grand public (400 km de fibre optique dans 123 communes, 50 entreprises et sept intercommunalités), a vu ses missions s’élargir afin d’accompagner près de 4000 sites publics dans l’Essonne, incluant le Conseil départemental, les sept Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), les syndicats intercommunaux, les écoles, les établissements sportifs et les 194 communes…
Un catalogue de services à la “Amazon”
Dans les faits, chaque collectivité a accès à un catalogue de services regroupés par thématiques : service de télécommunication, solutions de sûreté et de sécurité, solutions de pilotage des bâtiments et solutions extérieures connectées. On peut ainsi trouver des services précis pour aussi bien cartographier la qualité de l’air d’un territoire, optimiser l’arrosage d’un espace vert, gérer la qualité de la consommation électrique d’un bâtiment, qu’assurer le raccordement d’un accès à 1 Gbit/s à haute disponibilité. Difficile de faire plus simple pour commander un service : un clic de souris permet de souscrire à l’offre proposée.
Le secret d’une telle diversité de service ? C’est Michel Ballereau qui nous l’explique. Plutôt que d’opérer par eux même les services proposés avec la maitrise de tous les sujets et leur complexité, ils ont préféré sélectionner par voie d’appel d’offres, des partenaires privés comme Sogetrel, Axione et Free Pro, disposant chacun de leurs expertises respectives.
Michel Ballereau, directeur de la transition numérique et directeur général délégué d’Essonne Numérique, précise que si la démarche n’est pas nouvelle — Manche Numérique ou le Val-d’Oise ayant déjà ouvert la voie pour offrir de tels services — que c’est la première fois qu’un contrat signé au sein d’un département pour une durée de 12 ans et pour un montant de 90 millions d’euros, va permettre de simplifier le déploiement et l’accompagnement de services répondant à un tel enjeu de simplification.
Le 91, propriétaire du réseau fibre
Essonne Numérique est propriétaire du réseau fibre jusqu’au datacenter ainsi que des box. Michel Ballereau veut avant tout « proposer des services où l’on veut garantir la qualité ». Ainsi, chez Free Pro, on indique qu’avec leur partenaire Axione, les équipes assureront une supervision et une maintenance du réseau en conditions opérationnelles 7j/7 et 24 h/24. Ainsi qu’une garantie de rétablissement en moins de quatre heures.
À chaque extrémité, des spécialistes
Denis Planat, directeur général de Free Pro rappelle que « démocratiser des services numériques passe par faire des choses simples ». Et pour que les 4000 sites publics d’Essonne (collectivités territoriales, mairies, syndicats…) puissent accéder à un tel service, encore faut-il qu’ils puissent profiter de services de bout en bout. Free Pro, par exemple, se voit confier la mission de la gestion de deux datacenters de proximité, ceux de Lognes et de Marcoussis où 600 machines virtuelles sont déployées. Outre des solutions de services de type VPN, des solutions de voix sur IP et des services LAN Wi-Fi managés sont proposés. L’objectif d’une telle architecture : offrir une évolutivité du réseau répondant à une éventuelle montée en charge.
Si l’architecture du réseau actif est conçue et déployée, en s’appuyant sur les infrastructures fibres existantes du département de l’Essonne, ce sont les équipes de Free Pro et d’Axione qui ont déployé « une solution de transit Internet 2 x 10 Gbps sécurisée avec un firewalling, et une protection contre les attaques par déni de service, garantissant une connectivité robuste et une protection renforcée contre les menaces cyber » comme l’indique Denis Planat.
À chaque partenaire d’apporter sa compétence, ici l’objectif n’étant pour le département ni la rentabilité, ni la logique de marge. Mais l’assurance d’apporter à prix raisonnable un service facile d’accès qui pourra être compris des élus comme des agents publics.
On rêverait qu’une telle démarche puisse être dupliquée au sein d’autres départements pour éviter que des choix étonnants puissent encore être opérés par des élus qui préfèrent par exemple défoncer la voirie pour tirer de « la fibre noire » en lieu et place d’une 5G privée pour relier des dispositifs de vidéo verbalisation (dont les emplacements risquent d’être réévalués) au seul prétexte d’avoir peur de la 5G ! Parfois, elle est aussi là l’histoire. À chacun son métier.
À LIRE AUSSI :
