Cloud
Le cloud fait face à un syndrome de peur, d’incertitude et de doute, selon Amazon
Par La rédaction, publié le 22 septembre 2010
Le directeur technique d’Amazon.com met en garde contre les peurs entretenues autour des services cloud. Ce qui n’empêche pas sa propre activité Web Services d’engranger les clients.
L’activité services cloud d’Amazon, lancée en 2006 avec EC2 et la fourniture de puissance informatique à la demande, aurait « des centaines de milliers de clients », selon Werner Vogels, le directeur technique d’Amazon.com, de passage à Paris. De même, son service S3 de stockage à la demande connaîtrait un succès croissant, avec plus de 120 milliards d’objets stockés lors de premier trimestre 2010, contre 20 milliards deux ans plus tôt. Le directeur technique met toutefois en garde les clients potentiels contre la tactique visant à susciter auprès d’eux des craintes autour des services cloud en général.
Cette technique est inspirée, selon lui, par un syndrome de « peur, d’incertitude et de doute », employé par IBM dans les années 70 pour déstabiliser la société de Gene Amdalh, qui le concurrençait alors dans les grands systèmes. « De nombreux acteurs n’ont aucun intérêt, suite à l’émergence du cloud public, à modifier leurs pratiques commerciales à base de licences onéreuses installées à demeure et qui verrouillent les clients. Certains réagissent, comme deux grands acteurs informatiques récemment (HP et Oracle – NDLR), avec des offres conjointes de cloud privé, mais c’est du faux cloud », a déclaré Werner Vogels.
Amazon veut rassurer les clients européens
A l’appui de son plaidoyer en faveur de ses services cloud, le directeur technique cite quelques grandes entreprises clientes de S3, son service de stockage à la demande, tel le Nasdaq, la Bourse américaine où sont cotées les sociétés de haute technologie, l’éditeur allemand du journal populaire Bild, et même Lawson, l’éditeur d’ERP, qui héberge des versions à la demande de ses logiciels.
Les services cloud d’Amazon sont regroupés et commercialisés par l’entité Web Services qui peut être amenée à avoir comme clients des concurrents directs de l’activité historique de distribution de produits d’Amazon.com. « Netflix assure un service de vidéo à la demande à partir de notre service S3, service qui concurrence celui d’Amazon, mais nous le traitons comme un client ordinaire », commente Werner Vogels.
Le directeur technique, qui visitait quelques clients français d’Amazon Web Services, a quand même tenu à rassurer les entreprises européennes soucieuses de localiser précisément leurs données stockées dans le cloud. « Nous avons plusieurs centres informatiques situés à Dublin en Irlande. Nos clients européens ont la possibilité de préciser la région où ils souhaitent que leurs données soient localisées et ce, dès la création de leur espace de stockage. Et elles ne seront ensuite ni dupliquées ni redondées en dehors de cette région », précise le directeur technique.