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Le mal-être des salariés de SSII enfin quantifié
Par La rédaction, publié le 13 mars 2012
En tenant compte de l’absentéisme, des maladies professionnelles ou du taux de démissions, le cabinet Mozart Consulting a évalué le mal-être au travail. Sur tous ces points, le secteur des services informatiques arrive en bas de classement.
Comment définir le mal-être au travail ? Mozart Consulting s’y est essayé dans une étude statistique sectorielle en agrégeant notamment les données fournies en 2010 par le ministère du Travail (Dares) et l’assurance maladie (CNAMTS) concernant près de 20 millions de salariés.
Avec un taux de 26,5 % , le double de celui de la métallurgie, le secteur des services informatiques fait figure de cancre. Il arrive avant-dernier du classement. Seule la famille générique des services aux entreprises, plombée par le secteur de la santé, fait moins bien.
Mozart Consulting pointe notamment du doigt la forte augmentation des accidents du travail et des maladies professionnelles (+ 20 %) et des départs forcés (+ 20,8 %) en SSII. Ce dernier point « traduit une persistance de la mauvaise gestion du turn-over, endémique dans ce secteur ».
De la pression au harcèlement moral
Le Munci ne se dit pas surpris par ces résultats. Sur son site, l’association professionnelle rappelle la forte pression que subissent les salariés de SSII, tout particulièrement en période de crise.
Parmi les principaux facteurs anxiogènes, elle cite les horaires à rallonge, le technostress, l’industrialisation des services avec ses indicateurs de qualité (SLA) et l’évolution constante des métiers de la prestation « soumis à des effets de mode et de marketing ».
Le Munci évoque également des problèmes de management et la mauvaise reconnaissance des salariés détachés. « Le volume important des séparations individuelles cache des cas fréquents de harcèlement moral, plus généralement des relations souvent difficiles et conflictuelles avec le management. »
Une pression qui pousse chaque année des informaticiens au désespoir. La semaine dernière encore, un salarié de Logica à la Défense a tenté de mettre fin à ses jours, nous apprend la Fieci CFE-CGC.