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Le stockage dans le cloud : les points clés à connaître. Par Joris Dedieu (Ingénieur technique de NFrance)

Par Adrien Geneste, publié le 14 février 2014

Le stockage est une infrastructure support essentielle à de nombreuses activités allant de la délivrance de contenu multimédia, à la synchronisation des périphériques nomades en passant 
par l’archivage, le partage et l’échange de données. Avant d’évoquer les Dropbox et autres iCloud, il faut se figurer ce que représente le stockage dans les activités liées à l’informatique : disques durs d’ordinateur, cartes mémoires dans les téléphones ou les appareils photos, Blu-Ray, sauvegardes… Le stockage est le moyen de la persistance des données. Traditionnellement, il est commercialisé sous forme de disques réels ou virtuels. Dans le cadre d’une unité accessible par le réseau, nous parlerons d’un NAS (Network Area Storage). Mais cette approche pose plusieurs problèmes. Le premier, et non des moindres, est qu’un disque, même virtuel, doit être provisionné. Il y a donc un coût fixe incompressible à ce type de solution quel qu’en soit l’usage. De plus, surtout dans le cas des NAS, nous sommes souvent contraints par l’intelligence associée à la solution. Un NAS connaît un certain nombre de protocoles, de traitements sur les données mais uniquement ceux prévus par l’intégrateur de la solution.
 
Le stockage: une approche redéfinie par l’évolution de l’offre
 
Le stockage est devenu une abstraction, qui n’a, a priori, ni capacité ni limites. L’image du disque est effacée au profit de celle du service. De ce fait, le coût fixe est remplacé par un coût d’usage. Il n’y a plus non plus de limite à l’intelligence de la solution puisque celle-ci n’est qu’un service parmi d’autres, que le développeur ou l’intégrateur utilise de façon abstraite.Cependant cette nouvelle perception induit des difficultés. Tout d’abord, si le stockage n’a plus d’intelligence, la quantité de transfert à effectuer pour le traitement des données devient beaucoup plus importante. En effet, il n’y a plus de traitement là où les données sont stockées. Chaque traitement nécessite donc un cycle téléchargement, traitement, upload. Finies les unités de stockage qui savent transcoder des vidéos, générer des vignettes, indexer les fichiers bureautiques… En revanche, cela permet beaucoup plus de souplesse quant à la conception et à l’évolution du service de conversion qui deviennent alors de véritables services génériques pouvant même faire l’objet d’un business séparé.Cet exemple met ainsi en lumière le fait que la clé du stockage dans le cloud n’est plus tant le stockage lui-même que le transfert, autrement dit le réseau. Le second problème vient de l’approche à la demande qui complexifie souvent outre mesure la gestion des coûts. Le réseau, le stockage et les opérations sur les données font alors l’objet d’une tarification distincte dans laquelle il est souvent difficile pour les utilisateurs de s’y retrouver.

 
Les clés d’un stockage de qualité
 
Face à ces problèmes, il faut étudier attentivement les différentes offres. Trois grands critères se dégagent :
 
– la redondance des données, autrement dit le rapport entre l’évolution de l’architecture et l’évolution du volume de données ; et plus explicitement le risque de perdre des données. Ce point est d’autant plus délicat que peu d’acteurs communiquent sur la réalité de leur infrastructure.
 
– la disponibilité, c’est-à-dire la qualité du réseau mis en œuvre. Comme mentionné plus haut, c’est le point essentiel qui détermine la qualité de service.
 
– la confidentialité qui ne peut, dans cette approche « as a service », se qualifier qu’en termes de confiance en l’opérateur.
 
Ces trois critères réunis permettront à n’importe quel acteur de savoir s’il peut se fier à une offre de service saine ou non. À rappeler toutefois que pour tout projet de stockage dans le cloud, il faut bien entendu analyser finement ses besoins et fixer des priorités dans ses objectifs avant de choisir l’offre la plus adaptée. 

 

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