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Les emplois dans la French Tech ont redémarré en octobre
Par La rédaction, publié le 12 novembre 2024
Après des mois de ralentissement, l’emploi dans la French Tech amorce une reprise fragile en octobre, portée par la transition écologique et la réindustrialisation. Ce regain, toutefois, reste précaire dans un contexte marqué par des suppressions encore élevées et des perspectives économiques incertaines.
Après une période de turbulences et un ralentissement de la création d’emplois, la French Tech semble enfin vouloir renouer avec la croissance en octobre 2024. Les vents contraires ont en réalité commencé à souffler dès l’an dernier pour l’écosystème des startups françaises. Un récent rapport de la banque de France soulignait une hausse des défaillances, particulièrement à partir du deuxième trimestre 2023. Au total, 105 startups ont été placées en redressement ou en liquidation judiciaire en 2023, avec un taux de sinistralité final de 3,1 %. Une trentaine d’autres les ont rejointes au premier trimestre 2024. Les secteurs les plus touchés incluent la santé, l’énergie et le e-commerce, avec des entreprises souvent caractérisées par une absence de fonds propres et des trésoreries fragiles.
Et si le début d’année avait laissé espérer une petite embellie, la réalité de terrain a été plutôt rude. Et cela s’est vu notamment dans les chiffres de l’emploi dans les startups. Même si, selon le baromètre mensuel de Numeum et Motherbase, le mois d’octobre 2024 signe enfin le retour d’une dynamique positivé après 5 mois de ralentissement.
« Réjouissons-nous de cette bonne nouvelle pour le secteur, mais restons prudents » expliquent les responsables de Numeum, qui ont comptabilité près de 850 emplois créés par les jeunes pousses françaises en octobre.
Une embellie fragile
Pour la première fois depuis Avril, la croissance de l’emploi dans les startups est repartie à la hausse.
En outre la quasi-totalité des secteurs sont à nouveau en positif en ce mois d’octobre 2024, les secteurs liés à la réindustrialisation et à la transition écologique et climatique tirant notamment l’emploi vers le haut.
Mais ce dynamisme retrouvé s’explique aussi parce que les startups qui ont supprimé des postes en octobre 2024 sont bien moins nombreuses que le mois précédent (-23%). De quoi afficher une balance positive.
Reste que les raisons de se montrer très prudents sont nombreuses. Il règne toujours une forte incertitude réglementaire autour du soutien à l’emploi dans les startups alors que le gouvernement prône des économies dans tous les domaines. Or, les suppressions de postes en octobre 2024, bien qu’en diminution, restent à un niveau élevé par rapport à la moyenne mensuelle 2024 (et bien plus élevé qu’en 2023). Par ailleurs, la dynamique globale n’est pas vraiment favorable : « Depuis le mois d’avril, les créations de postes sont en déclin de 15%, alors que dans le même temps les suppressions sont en hausse de 42% » comptabilise Numeum. Enfin, un dernier chiffre doit nous alerter : le mois d’octobre, même s’il marque un retour à des indicateurs positifs, reste en effet deux fois moins créateur d’emplois par rapport à la moyenne mensuelle depuis janvier (près de 1 600 emplois créés par mois en 2024).
Pas sûr, dès lors, que les éclaircies observées présagent d’une fin d’année plus ensoleillée. Les experts de la Banque de France se montraient en septembre à la fois prudents et optimistes. Ils constataient que les levées de fonds, bien que réduites, se concentraient sur des secteurs stratégiques, tels que les greentech et l’intelligence artificielle. Ces deux domaines représentaient plus de la moitié des fonds levés au premier semestre 2024, illustrant l’intérêt croissant des investisseurs pour ces technologies de rupture. Mais cet optimisme relatif a probablement été en partie soufflé par l’élection de Donald Trump qui considère désormais l’Europe comme « une petite Chine ».
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