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Les étudiants ingénieurs à la loupe
Par Xavier Biseul, publié le 01 août 2024
Féminisation, ouverture à l’international, insertion professionnelle… Le panorama annuel de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI) permet de dresser un portrait précis des futurs diplômés.
Ils sont plus de 250 600 étudiants à être inscrits dans les écoles d’ingénieurs françaises, toutes formations confondues. Près d’un sur cinq se destine au numérique. Les « activités informatiques et les services d’information » constituent, en effet, le principal secteur d’embauche (17 %), devant la construction et le BTP (11 %) et l’industrie automobile, aéronautique, navale et ferroviaire (10 %).
Ces chiffres, qui portent sur les promotions 2022-2023, sont issus du panorama dressé tous les ans, depuis 2016, par la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI). Un état des lieux très précis puisque près de 90 % des écoles ont, cette année, répondu à son enquête.
Quels enseignements en tirer ? Tout d’abord une confirmation : le faible nombre d’étudiantes. Même s’il progresse, le taux de féminisation en cycle ingénieur n’atteint que 29 % contre 23 % en 2016. En prenant également en compte les élèves en Bachelor en sciences et ingénierie (BSI) et d’autres formations parallèles, il grimpe péniblement à 32 %. Et si les étudiantes privilégient les filières de l’agriculture et de l’agroalimentaire (58,5 %), de chimie et des sciences de la vie (63,5 %), elles boudent l’informatique (17,6 %).
Le handicap mieux pris en compte
En termes de diversité, le handicap est mieux pris en compte. Les étudiants concernés représentent 2,8 % des inscrits en cycle ingénieur, contre 1,3 % en 2019. Autre bonne nouvelle, l’alternance n’est plus l’apanage des CAP, BEP ou des Bac +2 : les apprenants inscrits en formation initiale par voie d’apprentissage représentent en effet aujourd’hui près de 18 % des étudiants en formation d’ingénieur. Enfin, près d’un élève sur quatre bénéficie d’une bourse de l’État, et près d’un cinquième d’entre eux profitent en plus d’une aide financière de leur école.
En termes d’admissions, 18 150 candidats ont été acceptés juste après le Bac, soit environ 29 % du total. Pour 54 % d’entre eux, ils avaient choisi comme enseignements de spécialité en Terminale la doublette « mathématiques + physique ».
Les admissions après un Bac +2 sont, elles, deux fois et demi plus nombreuses (environ 45 000).
Ces dernières années, la CDEFI observe une diversification des profils des étudiants, avec une diminution de la part des étudiants provenant des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) au profit des cycles préparatoires intégrés (CPI). Ces deux voies d’accès représentent respectivement 35 % et 36 % des admissions.
20 % d’étudiants étrangers
Les quelque 48 000 étudiants étrangers constituent plus de 20 % des effectifs des écoles d’ingénieurs françaises. Ils sont majoritairement issus de nations extracommunautaires. À noter aussi qu’ils représentent la moitié des doctorants (49 %). Dans l’autre sens, la crise sanitaire a brisé la dynamique de l’ouverture à l’international. Seulement 40 % des diplômés des écoles françaises en 2022 ont effectué un stage à l’étranger, contre 64 % en 2019.
Au total, 46 500 étudiants en écoles d’ingénieurs auront été diplômés en 2022. Une légère baisse de 0,7 % sur un an, alors qu’entre 2010 et 2020, le nombre de diplômés avait progressé de 41 %. Le taux d’insertion professionnelle est excellent puisque 96 % de ces jeunes diplômés sont en emploi quatre mois après l’obtention de leur diplôme. Le CDI (82 %) est le contrat le plus fréquemment proposé.
Enfin, l’entreprenariat se porte bien. Les écoles d’ingénieurs interrogées remontent environ 2 640 créations d’entreprises, soit 400 de plus que l’an passé, par des élèves ayant obtenu leur diplôme sur les trois années dernières années. Il est intéressant de noter que 28 % – trois points de plus en un an –, de ces nouvelles entreprises ont été créées avant même l’obtention du diplôme.
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