Opinions

Les leurres du nuage privé

Par La rédaction, publié le 23 novembre 2012

« L’intérêt du cloud privé réside dans le suivi fourni par le prestataire »

Attention, l’heure est au cloud intermédiaire ! Après l’infogérance d’hier et avant l’ouverture des grands nuages souverains de demain tels que Numergy ou Cloudwatt, les intégrateurs occupent le terrain en vendant du cloud qu’ils qualifient de privé, par opposition aux clouds publics d’Amazon, Microsoft et consort. Leurs clouds privés, jurent-ils, fonctionnent sur le même principe que leurs cousins publics. L’entreprise loue des serveurs virtuels à un prix cassé, les utilise au travers d’une connexion internet, et le prestataire les multiplie automatiquement en cas de surplus d’activité commerciale à absorber.

L’intérêt du privé se situe en fait au niveau de l’accompagnement du client. L’intégrateur le rencontre et lui propose des services exclusifs à la carte. Il lui vend en option la possibilité de faire des sauvegardes, de regarder sous le capot, d’analyser pour lui les failles ou les dysfonctionnements éventuels, de séparer physiquement les don­nées pour éviter que les virus ne se propagent et, surtout, de prendre en charge pour lui la maintenance.

Les intégrateurs le promettent : toutes ces options exclusives du cloud privé sont la solution idéale pour remettre l’activité IT en route en cas de désastre. Par contre, rien de tout cela chez Amazon EC2 ou Microsoft Azure. Avec eux, un client ne peut guère que louer des serveurs virtuels depuis un site web et s’en servir. Et si un problème se pose, tant pis pour lui.

Mais, finalement, n’est-ce pas mieux ainsi ? Les pannes et la maintenance des ressources en cloud privé sont en effet du ressort du prestataire qui commercialise ce nuage. Pourquoi le client paierait-­il pour qu’on res­taure ses données quand on les lui perd ? Amazon a bien connu des pannes. Mais il les a réparées et n’a présenté que des excuses, pas des factures. En fait, si les entreprises n’ont pas sauté directement de l’infogérance au cloud public, c’est uniquement parce qu’elles ne maîtrisent pas encore le sujet. Pas sûr qu’elles voudront encore des clouds privés quand elles auront compris comment ça fonctionne.

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