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Les serveurs Itanium continueront au moins jusqu’en 2021
Par La rédaction, publié le 04 novembre 2011
Malgré l’arrêt du support par Oracle et le fait qu’il se vende plus de serveurs x86 dans le haut de gamme, HP a une feuille de route pour ses serveurs critiques Integrity.
A l’occasion de son point semestriel sur ses serveurs critiques Integrity, HP a révélé que cette gamme de machines passerait à la génération supérieure à l’été 2012, puis à celle d’encore après, en 2015. Celle-ci, comme les précédentes, sera vendue pendant quatre ans et demi, puis connaîtra des mises à jour de ses composants pendant encore un an et demi. En clair, HP a l’intention ferme de vendre au moins jusqu’en 2021 des serveurs qui reposent sur un processeur exotique – l’Itanium d’Intel – et pour lequel ni Oracle, ni Microsoft, ni Red Hat n’écriront plus jamais de logiciels.
Benoît Maillard, le directeur marketing de la division serveurs d’applications critiques chez HP, justifie ce choix : « Au niveau mondial, nos serveurs à base d’Itanium représentent 10 % des revenus générés par le vente de serveurs, ainsi qu’entre 20 et 30 % du chiffre d’affaires de notre branche services. Soit un total d’environ 8 milliards de dollars de CA par an. »
Selon Intel, le chiffre d’affaires annuel des serveurs critiques concurrents – essentiellement les serveurs RISC et les mainframes d’IBM – aurait été divisé par deux depuis le lancement de l’Itanium en 2002. En l’occurrence, le chiffre d’affaires des serveurs concurrents est passé de 29,6 à 15,3 milliards de dollars et reste donc quatre fois plus important que celui des serveurs Itanium.
Par ailleurs, la plupart des serveurs vendus en 2010 pour les applications critiques reposent sur des processeurs x86. Il s’agit de l’architecture conventionnelle d’Intel, qui n’est pas conçue pour fabriquer des serveurs critiques, mais dont le chiffre d’affaires annuel dans cette gamme est paradoxalement passé de 19,2 milliards en 2002 à 31,7 milliards de dollars en 2010.
Néanmoins, les serveurs Itanium sont les seuls capables de pérenniser les applications autrefois développées sur les serveurs critiques PA-Risc (sous HP-UX) et Alpha (sous OpenVMS) de HP.
Vendus aux grands comptes pour leurs activités financières, les serveurs Integrity sont, selon nos sources, utilisés dans les deux tiers des cas pour exécuter des logiciels Oracle. « L’arrêt des développements Oracle sur Itanium, annoncé récemment, ne rend pas pour autant nos serveurs obsolètes », s’indigne Benoît Maillard ! Selon lui, la plupart des clients HP Integrity qui utilisent des bases Oracle le font pour accompagner des applications SAP. « Ceux-ci ont désormais la facilité de migrer vers une base de données Sybase, éditeur que SAP a racheté en 2010. Pour les autres, il s’avère que la migration Oracle vers le SGBDR open source PostgreSQL, notamment dans sa version commerciale EnterpriseDB, est à présent bien maîtrisée », avance-t-il.
Benoît Maillard suggère par ailleurs que les clients des serveurs Integrity seraient de plus en plus nombreux à préférer le maintien des vieux binaires au détriment des nouvelles fonctions. « Auparavant, seuls les militaires souhaitaient conserver les mêmes applications sur dix ou quinze ans. Désormais, les industriels le veulent aussi. Car cela coûte trop cher de remettre trop souvent les mains dans le code, juste pour rafraîchir des applications qui fonctionnent déjà », explique-t-il. HP entend notamment faire comprendre à ses clients qu’ils pourront continuer à utiliser leurs bases Oracle sans le support d’Oracle.
En 2012, le processeur Itanium des serveurs HP Integrity aura deux fois plus de capacités de traitement (huit cœurs au lieu de quatre aujourd’hui), sera plus rapide (54 Mo de mémoire cache contre 30 Mo aujourd’hui) et consommera bien moins d’énergie grâce à une gravure en 32 nm au lieu de 65 nm.