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L’informatique de la Cnam se mobilise pour l’insertion des travailleurs handicapés
Par La rédaction, publié le 08 octobre 2019
Les centres de traitement informatique de l’Assurance Maladie viennent de signer un accord-cadre avec la Fédération des établissements de réadaptation des personnes en situation de handicap. L’objectif est triple : contribuer à la formation, faciliter le retour à l’emploi et accompagner les salariés handicapés des CTI.
par Xavier Biseul
Le 3 octobre dernier, les neuf centres de traitement informatique de la Cnam ont signé à Mulhouse une convention nationale avec la Fédération des établissements de réadaptation des personnes en situation de handicap (Fagerh). Créée il y a 75 ans, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, cette fédération favorise l’accès ou le retour à l’emploi des travailleurs handicapés à travers 160 établissements, dont 77 CRP (Centre de rééducation professionnelle) et des centres dits de pré-orientation.
L’an dernier, la Fagerh a accueilli quelque 15 000 travailleurs handicapés sur les différents sites qu’elle fédère. À travers quelque 200 formations, elle vient en aide aux personnes qui, du jour au lendemain, à la suite d’un accident de la vie ne peuvent plus exercer leur métier. À l’image de cet ancien boucher, reconverti dans l’informatique, venu témoigner à Mulhouse. “Ce sont les mêmes contenus et les mêmes diplômes que propose un organisme comme l’Afpa, fait observer Isabelle Mérian, directrice de la Fagerh. L’équipe pédagogique est toutefois complétée par des médecins, des psychologues, des assistantes sociales et des chargés d’insertion.”
Formation aux métiers de la production informatique
L’accord-cadre passé avec l’informatique de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie porte sur trois axes.
“Nous allons tout d’abord contribuer à la formation des travailleurs handicapés en accueillant des stagiaires et en participant au jury d’examen, précise Nicolas Goubet, directeur du département Gouvernance, Transformation et Services Clients à la Cnam.
“Il s’agit ensuite de faciliter le retour à l’emploi des travailleurs handicapés en diffusant les offres d’emploi publiées par les centres informatiques et en transformant certains stages en CDI” ajoute Nicolas Goubet. À titre d’exemples, les CTI qui emploient 550 personnes ont ouvert 25 postes cette année. “Nous recrutons essentiellement dans les métiers de l’exploitation et des services de proximité avec des profils de type technicien poste de travail, analyste d’exploitation, ingénieur de production, administrateur systèmes ou réseaux pour notamment gérer nos deux datacenters”, complète Nicolas Goubet qui dit éprouver des difficultés de recrutement sur certains bassins d’emploi régionaux.
L’informatique de l’Assurance maladie s’est dite intéressée par la formation TAI, Technicien d’assistance en informatique, de niveau bac pro, que 15 CRP dispensent. D’autres formations de la Fagerh peuvent potentiellement intéresser les CTI comme “ingénieur en informatique option système d’information”, “administrateur des infrastructures sécurisées”, “technicien supérieur de support en informatique” ou “technicien supérieur gestionnaire exploitant de ressources informatiques”.
Le troisième volet de l’accord-cadre porte sur le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés. Une partie de la population des centres informatiques est en situation de handicap mais n’ose pas se déclarer. “Il faut expliquer les démarches”, estime Nicolas Goubet.
Changer notre regard sur le handicap
Pour Isabelle Mérian, un travail de sensibilisation doit être entrepris pour changer la perception sur le handicap. “Quand on parle handicap, le grand public pense handicap lourd ayant en tête les images du Téléthon. Il n’y a pas que des personnes sourdes, aveugles ou en fauteuil. De nombreuses maladies incapacitantes existent, 80 % des handicaps sont invisibles.”
Si la directrice de la Fagerh qualifie la signature d’une convention nationale “d’étape importante”, elle attend surtout sa concrétisation sur le terrain à travers des déclinaisons locales comme le rapprochement déjà opéré entre le CTI de Strasbourg et le CRP Mulhouse. “J’espère que les huit autres CTI suivront le mouvement. L’objectif c’est que chaque centre prenne au moins un stagiaire et que le stage se concrétise idéalement en CDI.”