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L’Open Innovation profite aux entreprises et… à la France
Par Marie Varandat, publié le 12 juin 2023
Selon une enquête conduite par Capgemini Research Institute, une grande majorité d’entreprises estime que l’innovation ouverte est non seulement essentielle pour la compétitivité, mais également pour faire face aux enjeux de développement durable. Parmi les entreprises ayant adopté cette démarche, plus de la moitié tire déjà des bénéfices qui dépassent les attentes. Cocorico, Paris se hisse à la troisième place des villes privilégiées pour accueillir les laboratoires d’open innovation !
Partager les connaissances, collaborer avec les start-ups, intégrer les points de vue des clients, travailler avec des partenaires externes et parfois même des concurrents… Popularisé dès 2003 par Henry Chesbrough, professeur à l’université de Berkeley aux États-Unis, le concept d’Open Innovation fait référence à « la somme d’entrées et de sorties de connaissances destinées à accélérer le processus d’innovation interne à l’entreprise ».
Dit autrement, les entreprises qui se tournent vers des ressources extérieures sont plus créatives que celle dont le processus d’innovation est géré uniquement en interne.
Des bénéfices qui dépassent les attentes
En vingt ans, l’idée a fait du chemin et même si beaucoup d’entreprises ont encore du mal à dépasser les freins, essentiellement culturels et liés principalement à la crainte de se faire voler une bonne idée, l’open Innovation constitue réellement un avantage concurrentiel si l’on en croit l’étude mondiale réalisée par Capgemini Research Institute.
Baptisée « The Power of Open Minds – How open innovation offers benefits for all » (La puissance de l’ouverture d’esprit – Comment l’open innovation profite à tous), elle a été réalisée auprès de 2 000 cadres supérieurs (à partir du poste de directeur) de 1 000 grandes entreprises (ayant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 1 milliard de dollars) qui ont mis en place des démarches d’open innovation.
Pour les trois quarts des dirigeants interrogés (75%), l’innovation ouverte est essentielle pour relever les défis complexes auxquels leur entreprise est confrontée.
Plus de la moitié (53%) estiment que les bénéfices ont dépassé les attentes et 60% déclarent avoir optimisé leur efficacité opérationnelle, augmenté leur chiffre d’affaires ou encore gagné en agilité.
Résultat, plus des deux tiers (71%) prévoient d’accroître leurs investissements en matière d’open innovation au cours des deux prochaines années, tandis que 28 % envisagent de les maintenir. Dit autrement, les entreprises qui ont gouté à l’innovation ouverte s’en félicitent et compte bien continuer à profiter de cette approche pour renforcer leur compétitivité.
Autre point important, l’innovation ouverte profite à tous les secteurs, même si c’est dans l’univers des télécoms et de l’IT qu’elle semble la plus appréciée.
Enfin, les start-ups constituent la première ressource extérieure utilisée par les entreprises pour faire de l’innovation ouverte. Viennent ensuite les clients, suivis par les consortiums industriels.
Si la collaboration avec des concurrents n’arrive qu’en avant-dernière position des ressources externes citées par les personnes interrogées, il n’en reste pas moins que près de la moitié des entreprises les plus avancées sur le sujet (45%) n’hésitent pas à nouer des partenariats avec leurs compétiteurs pour innover ensemble.
Un levier essentiel pour des politiques de développement durable plus efficaces
Au-delà des avantages compétitifs, l’innovation ouverte constitue également un atout pour optimiser les stratégies de développement durable. Pus des trois quarts des entreprises (83%) en sont convaincues selon l’étude qui souligne qu’il s’agit d’une tendance récente. Pour autant, 63% des dirigeants interrogés estiment que les pratiques d’innovation ouverte leur ont déjà permis d’améliorer leur performance environnementale (réduction des émissions, des déchets, de la pollution, etc.) tandis que 55% constatent une optimisation de leur performance sociale (amélioration des conditions de travail, transparence de la supply chain, etc.).
La France, terre d’accueil des futurs laboratoires d’innovation
Enfin, autre enseignement tiré de cette étude, au cours des deux prochaines années, Paris pourrait passer de la sixième à la troisième place dans le top 20 des villes attirant le plus d’investissements dans les laboratoires d’open innovation. Située derrière New York et Londres, Paris prendrait ainsi la place de San Francisco, relayé de fait en quatrième position.
Autre point intéressant, dans le top cinq des villes citées par les entreprises, trois sont européennes : Londres, Paris et Berlin. Selon l’étude, plusieurs facteurs interviennent dans ce choix des entreprises dont notamment la qualité de vie et des infrastructures urbaines ainsi que la proximité des partenaires technologiques, des clients et des fournisseurs.
Quant à l’attraction de la capitale Parisienne, elle s’explique aussi pour beaucoup par la richesse de l’écosystème de startups françaises (porté par la French Tech à l’aura désormais internationale), par la culture open source très ancrée dans l’Hexagone mais aussi, peut-être, par cette diversité française qui favorise les différences de point de vue et peut clairement servir l’innovation quand elle ne s’enlise pas dans d’interminables débats.
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