La tokenisation des données

Data / IA

Monétisation des données : la tokenisation, un levier économique

Par La rédaction, publié le 02 janvier 2025

La tokenisation des données offre une alternative innovante à leur exploitation traditionnelle. En combinant sécurité, traçabilité et récompenses concrètes, ce modèle – qui transforme les données en actifs numériques – génère des écosystèmes collaboratifs, où chaque acteur bénéficie d’une économie inclusive et durable.


De Matthias De Bièvre, fondateur et CEO de VISIONS 


L’explosion du volume de données dans le monde bouleverse les modèles économiques traditionnels. Avec 175 zettaoctets générés chaque année, ce chiffre, en constante progression, offre d’immenses opportunités de valorisation, transformant les données en une ressource stratégique. Les intermédiaires de données – des plateformes basées sur des espaces de données – jouent un rôle clé dans cette transformation. Elles permettent de valoriser et monétiser ce capital immatériel tout en garantissant la souveraineté et la confidentialité des échanges.

Monétiser ses données : le rôle des data space marketplaces sécurisées

Contrairement aux approches d’open data, où les informations sont librement accessibles, ces plateformes structurées offrent un cadre sécurisé permettant aux organisations de définir des conditions précises d’accès et d’usage. Grâce à des intermédiaires de données, chaque acteur conserve un contrôle total sur ses actifs numériques, renforçant ainsi la transparence et favorisant des collaborations public-privé.

La traçabilité des échanges est un avantage fondamental de ces intermédiaires. Une entreprise, par exemple, peut visualiser en temps réel l’accès et l’usage de ses données, renforçant la transparence et encourageant une utilisation responsable des données. Cela établit une confiance durable entre les parties prenantes.

Tokenisation : un modèle économique circulaire et inclusif

Les intermédiaires de données ne se contentent pas de faciliter la vente et l’échange de données. Elles ouvrent la voie à de nouveaux modèles économiques, comme celui de la tokenisation. Ce modèle transforme les données en actifs échangeables sous forme de tokens (jetons numériques). Prenons le cas du Data Space for Skills (DS4Skills), reposant sur un intermédiaire de données permettant la valorisation et le partage des données de compétences. Dans ce modèle, les participants recevront des tokens en échange de leurs contributions (en données ou services), qu’ils peuvent utiliser pour accéder à des services et données ou influencer des décisions de gouvernance. Cette approche crée une économie circulaire, où la valorisation des données s’accompagne de rétributions concrètes et transparentes.

Par exemple, les universités et anciens employeurs seront rétribués lorsqu’ils fourniront des informations sur les compétences d’un individu, permettant ainsi aux entreprises de les vérifier pour un candidat. Concernant les entreprises EdTech, elles recevront des tokens qu’elles pourront utiliser pour promouvoir leurs solutions ou élargir leur audience, en partageant leurs données. Les organismes de formation, quant à eux, exploiteront ces données pour identifier et atteindre de nouveaux apprenants. De cette manière, ce modèle favorise une dynamique d’économie circulaire où les données sont continuellement valorisées et réutilisées.

En incitant les fournisseurs de données à contribuer à l’écosystème, ce système engendre un environnement où chaque acteur bénéficie du partage de données fiables, avec des rétributions concrètes et transparentes. La tokenisation permet ainsi de sécuriser et de valoriser les données sous-utilisées, offrant aux entreprises et aux individus une nouvelle source de revenus.

Écosystèmes collaboratifs et gouvernance des données

Pour assurer la viabilité de ce modèle de rétribution, fondé sur la tokenisation, un écosystème collaboratif doit reposer sur des rôles bien définis. Les fournisseurs de données et de services jouent alors un rôle central en partageant leurs ressources et en participant à des projets, ce qui leur permet de gagner des tokens utilisables pour des certifications ou des services avancés. Les chefs de projet, quant à eux, assurent la coordination des initiatives et sont récompensés pour leur gestion et l’intégration de nouveaux participants, tout en utilisant les tokens pour accéder à des informations stratégiques et pour utiliser des services. Enfin, les fournisseurs d’infrastructure, responsables de la maintenance et du développement des plateformes d’échange de données, sont récompensés pour leur apports techniques et peuvent investir leurs tokens pour améliorer leurs services, obtenir des certifications ou promouvoir leurs activités.

En coordonnant ces rôles, ce système favorise une collaboration inclusive, garantissant une monétisation équitable et un impact économique maximisé.

La tokenisation des données évolue aujourd’hui bien au-delà de l’exploitation commerciale classique, devenant un moteur essentiel de transformation économique et sociale. Les espaces de données et les modèles basés sur la tokenisation offrent des solutions concrètes pour relever des enjeux stratégiques tout en favorisant des dynamiques collaboratives. Cela permettra de repositionner les données, non plus comme une simple ressource technique, mais comme un véritable levier d’innovation et de création de valeur durable.


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