Cloud

Oracle lance un serveur cloud (un peu trop) autosuffisant

Par La rédaction, publié le 03 octobre 2012

[Oracle OpenWorld 2012] L’Exalogic X3-2 est un puissant serveur conçu pour héberger un cloud. Il a juste le défaut de verrouiller les entreprises sur les technologies Oracle.

Après Exadata X3, le serveur qui ne fait que des bases de données Oracle, Exalogic X3-2 est la nouvelle version du serveur qui ne fait… que du cloud Oracle. Pour un peu plus d’un million de dollars, la machine propose 480 cœurs de processeurs Xeon, 7,7 To de mémoire, la couche de virtualisation Oracle VM et tous les moteurs logiciels de l’Exalogic Elastic Cloud Software préinstallés. Cette suite est là pour exécuter les progiciels Oracle, ainsi que les logiciels Java de 340 éditeurs certifiés. La machine ne servira pas à exécuter le tout-venant des applications Windows.

Conçu pour tous les clouds Oracle privés et public

L’Exalogic X3-2 présente l’intérêt de se connecter automatiquement au cloud public d’Oracle. En pratique, lorsque la salle informatique de l’entreprise déborde de traitements, les applications vont s’exécuter toutes seules chez Oracle. Pour ne pas interrompre les services (un site marchand, un processus financier…) et sans que les services informatiques aient à configurer quoi que ce soit, ce qui peut prendre des jours.

« Contrairement aux autres fournisseurs d’infrastructures et de cloud, nous offrons un écosystème complet », explique ainsi Abhay Parasnis, le vice-président en charge du cloud chez Oracle.

En l’occurrence, le cloud public d’Oracle fonctionne également sur des serveurs Exalogic X3-2. Et tous les partenaires qui voudront héberger des offres certifiées Oracle devront aussi employer les mêmes machines. « De la sorte, vous aurez la garantie que les métriques de vos applications et leur qualité de service resteront les mêmes quel que soit l’endroit où elles s’exécutent », ajoute Abhay Parasnis.

A acheter ou à héberger

Plusieurs options sont possibles. L’entreprise pourra acquérir un Exalogic X3-2 et profiter le cas échéant des services de cloud. Elle peut aussi s’abonner à une offre de cloud privé chez Oracle et l’installer dans sa propre salle informatique. « Ce sera notre matériel, nous en assurerons la maintenance, mais il sera installé derrière le pare-feu de l’entreprise, avec toutes les règles de sécurité », a ainsi lancé Larry Ellison, le P-DG d’Oracle. Cette solution, inédite sur le marché, est censée rassurer les grandes entreprises, banques et industriels, qui n’arrivent toujours pas à avoir confiance dans le cloud.

Entre les deux solutions, Oracle espère que des hébergeurs lui achèteront des Exalogic X3-2 pour revendre des cloud compatibles Oracle. « Leur intérêt serait de commercialiser leur offre auprès des entreprises ainsi qu’auprès des éditeurs dont les applications sont certifiées Oracle », glisse Abhay Parasnis.

Efficace mais verrouillé

Oracle se targue d’être le seul fournisseur capable de proposer une pile cloud complète, qui va des serveurs matériels aux offres publiques et privées, en passant par les logiciels d’infrastructure et les applications Saas. Problème, la pile cloud d’Oracle – et a fortiori l’Exalogic X3-2 – n’est pas compatible avec celles de Microsoft, de VMware, de Red Hat, ni avec celle de personne d’autre. Elle est verrouillée sur ses propres technologies.

« Il ne faut pas nous voir comme un verrou. Au contraire, nous sommes les plus efficaces. Chez nos concurrents, il faut assembler les éléments pour faire une offre de cloud, ce qui ajoute de la complexité en multipliant les consoles d’administration. Nous sommes les seuls à avoir une unique interface pour tout superviser », a insisté Abhay Parasnis.

A sa décharge, VMware, Microsoft, Red Hat et les autres ne proposent aussi que des solutions pour enfermer les entreprises sur leurs propres technologies de cloud.

L’Exalogic X3-2 repose sur des serveurs-lames Sun X3-2. Disponibles en dehors de toute offre intégrée, ceux-ci peuvent exécuter tous les logiciels d’infrastructure, y compris les logiciels cloud de Microsoft et VMware.

Oracle a publié une vidéo dans laquelle Thomas Kurian, vice-président des serveurs, explique la technologie cloud du constructeur.

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