Newtech
Orange et Publicis lancent un grand fonds de capital risque français
Par La rédaction, publié le 07 novembre 2011
Maurice Levy et Stéphane Richard mettent chacun 75 millions d’euros sur la table pour doter la France d’un grand fonds d’investissement pour le high-tech.
« Nous avons constaté une vraie faiblesse de l’investissement à risque en France, a affirmé Maurice Levy, président du directoire de Publicis Groupe. Un certain nombre d’entreprises françaises n’ont pu se développer correctement tant en France qu’au niveau européen. A l’âge de l’adolescence, elles sont obligées de se vendre, et souvent à des sociétés américaines. Voyant que d’autres ne prenaient pas cette initiative, on a décidé de le faire ensemble. » Publicis et France Telecom vont ainsi lancer un nouveau fond d’investissement à risque doté, à son démarrage, de 150 millions d’euros, mais ouvert à toute institutions financières ou entreprises souhaitant participer. « On a bon espoir de lever le double, a ajouté Stéphane Richard, PDG de France Telecom Orange. Si on prend 15 % de participation dans les start up que l’on financera, on aura un effet multiplicateur très important, avec un volume de financement de deux milliards d’euros, ce qui est considérable. »
L’ambition, non dissimulée, des deux partenaires est bien de rivaliser avec les grands fonds de capital risque américains qui ont contribué à l’essor de la Silicon Valley. « Tout le monde connaît le rôle qu’ont pu jouer les Sequoia Capital ou Accell Partners dans la Silicon Valley, a rappelé Stéphane Richard. Sans eux, il n’y aurait pas eu de Google, de Facebook, d’Amazon ou d’eBay. Cette nature d’intervenant manquait en France, Il y avait un trou dans le dispositif français et il est intéressant pour nos deux entreprises de le compléter avec ce fonds. » L’ambition est grande, mais les deux partenaires se donnent les moyens de leurs ambitions : le fonds va se voir doté, dès son lancement, de 150 millions d’euros, destinés aux entreprises high-tech : « Les activités visées sont le monde du numérique au sens large, ajoute Stéphane Richard. Ce seront des entreprises de contenus et de services, que ce soit dans la publicité digitale, le marketing, l’e-commerce, les services mobiles, les jeux en lignes, les réseaux sociaux, etc. »
Ce nouveau fonds va investir dans les start up françaises, européennes voire aux Etats-Unis et en Chine dans un second temps. Il interviendra dans des entreprises à divers stades de leur développement. Stéphane Richard a donné un ordre d’idée quant aux montants qui seront injectés dans les start up : jusqu’à 500 000 euros dans une entreprise en phase d’amorçage (seed capital), de 0,5 à 2millions d’euros dans une entreprise au stade « Early Stage », de 2 à 20 millions d’euros en phase croissance (Growth) pour des participations de 15 à 30 % du capital maximum.
Le fonds sera indépendant du management d’Orange et de Publicis : « Il ne s’agit pas d’un fonds corporate. On ne veut pas le gérer nous-mêmes. Il aura sa propre équipe, et sera indépendant d’Orange et de Publicis. On souhaite qu’il deviennent la référence sur le marché », a conclu Maurice Levy.