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Pinterest, une galerie marchande à l’échelle du web
Par La rédaction, publié le 23 mai 2012
Plus de 20 % des membres de Pinterest ont acheté un produit présenté par un ami ou par les marques elles-mêmes. EasyJet, Monoprix, YSL et Peugeot ont déjà investi ce réseau social à forte croissance.
Avec une levée de fonds de 100 millions de dollars opérée le 16 mai dernier, Pinterest est la nouvelle pin-up du web. Si ce réseau social existe depuis plus de deux ans, il fait figure actuellement de phénomène de mode. Avec 12 millions de visiteurs uniques quotidiens y passant près d’un quart d’heure par jour, le site générerait plus de trafic sur les sites que Youtube, Google+, et Linkedin réunis. Il aurait même dépassé Twitter en tant qu’« apporteur d’affaires ».
Le concept est simple. Pinterest propose de partager des images, des photos ou des vidéos autour d’un sujet de prédilection. Une fois le contenu « épinglé », les autres membres aux intérêts similaires peuvent l’approuver, le commenter, le reprendre sur leurs « tableaux ».
Au fil des visites, l’internaute constitue une collection virtuelle de vêtements ou d’objets de décoration qu’il souhaiterait acquérir dans la vraie vie. Dès lors, il devient très facile de savoir quel cadeau lui offrir à son prochain anniversaire, les visuels épinglés renvoyant vers les comptes des sites marchands.
Selon une enquête de Pricegabber, 21 % des membres du réseau ont acheté un produit présenté par un ami ou par les marques elles-mêmes. Plus de 70 % des utilisateurs étant des femmes, âgées entre 25 et 44 ans, relevant de la classe moyenne, les marques de luxe, de mode ou de loisirs ont été les premières aux Etats-Unis à occuper la place.
En France, quelques marques ont fait leurs premiers pas. Easyjet utilise Pinterest pour promouvoir ses services, tout en constituant des albums photos des destinations les plus fréquentées. Monoprix, lui, en fait un révélateur de tendances, en distillant ses idées recettes et ses conseils beauté.
L’enseigne peaufine aussi son image en postant ses créations dans le domaine du packaging ou les vidéos de ses événements. Quant à Yves Saint-Laurent, il se sert également de l’impact visuel de Pinterest pour promouvoir ses produits de beauté et autres parfums.
De son côté, Peugeot a innové en lançant une campagne décalé au Panama. Le constructeur avait éparpillé sur le réseau les pièces d’un puzzle et d’autres sur son site institutionnel et sa page Facebook. L’internaute qui avait rassemblé sur Pinterest les photos des modèles Boxer ou 107 gagnait un prix.
La frénésie actuelle pour Pinterest pourrait être toutefois son talon d’Achille. Après la soudaine baisse de fréquentation du site en avril, certains observateurs parlaient déjà de feu de paille.
Autre écueil : le risque juridique. Son modèle consiste à encourager l’internaute à diffuser un contenu dont il est rarement le propriétaire. Si Pinterest se retranche derrière son statut d’hébergeur pour s’exonérer, ses utilisateurs pourraient, eux, être tenus responsables de possibles violations des droits d’auteur.
Article publié dans 01 Business & Technologies
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