Le Legal Design

Gouvernance

Pourquoi adopter le legal design

Par Pierre-Randolf Dufau, publié le 29 juillet 2024

Le legal design concilie le droit et le design thinking pour rendre les informations juridiques plus accessibles et intelligibles. Cette méthode vise à transformer des documents souvent hermétiques et austères en supports visuels, facilitant l’application des informations légales par les utilisateurs. Grâce à cette technique, les DSI associées aux directions juridiques ont l’occasion de conforter leur position de véritables « business partners ».


Par Cassandre Mariton, avocat à la cour, PRD avocats


L’ origine du legal design remonte aux années 2010, notamment à l’initiative de Margaret Hagan, directrice du Legal Design Lab à l’Université de Stanford, avec l’intégration du design thinking dans le domaine juridique. L’adoption du legal design a progressivement gagné du terrain, d’abord aux États-Unis, puis en Europe, notamment en France.

Aujourd’hui, il est un outil incontournable de la transformation digitale du droit, par son approche pluridisciplinaire, collaborative et centrée sur l’utilisateur qui vise à rendre le droit plus clair et facile à utiliser par tous.

Ainsi, IBM a révolutionné sa gestion des contrats, réduisant le temps de négociation et augmentant la satisfaction des partenaires grâce à des éléments de design clairs et accessibles. Google, pour sa part, a simplifié ses politiques de confidentialité, les rendant ainsi plus accessibles aux utilisateurs et renforçant leur confiance dans les pratiques de l’entreprise.

En France, le Secrétariat général du Gouvernement a développé les « légicartes », des cartes visuelles et intuitives présentant les principales dispositions d’une loi. Le Défenseur des droits a, de son côté, créé une « carte des droits », permettant à chaque citoyen de visualiser ses droits et les démarches nécessaires pour les faire valoir.

En effet, le principal atout du legal design réside dans la clarté qu’il confère aux documents juridiques. Grâce à des infographies, des diagrammes et des interfaces intuitives, il permet aux utilisateurs de saisir rapidement les enjeux juridiques sans avoir à décoder le jargon associé.

Le juriste y est proactif et traduit le droit en langage clair. Pour cela, il doit passer par un changement de paradigme : la démarche n’est pas centrée sur le droit, mais sur l’utilisateur. C’est en comprenant l’écosystème et l’utilisateur d’un document ou d’une procédure que l’on peut faire évoluer les contenus et les pratiques. Le legal design est un catalyseur de travail collaboratif. C’est un instrument clé pour ceux qui cherchent à transformer la gestion juridique en un avantage compétitif. En améliorant la conformité et la gestion des risques, ils peuvent également accroître l’efficacité opérationnelle et renforcer la confiance des utilisateurs.

En somme, le legal design s’impose petit à petit comme une stratégie impérative pour l’avenir. Il a sa place en interne, par exemple pour une charte de télétravail ou une charte informatique, mais aussi vers l’externe en matière contractuelle ou dans la présentation des conditions générales d’achat et de vente.

Pour paraphraser un géant de la technologie : pourquoi les documents juridiques ne pourraient-ils pas être aussi séduisants qu’un iPhone ? Adopter cette approche signifie transformer la complexité en clarté, posant ainsi les bases d’une nouvelle ère de collaboration et d’efficacité juridique.


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