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Présidentielle : Syntec numérique fait 10 propositions et appelle à l’union sacrée
Par La rédaction, publié le 17 janvier 2012
Crédit numérique pour les PME, guichet unique…, Syntec numérique a présenté ses propositions aux candidats. Afin de peser davantage auprès des politiques, le syndicat appelle au regroupement de tous les acteurs du secteur.
De 5 000 à 10 000 emplois supplémentaires par an. Voilà ce que promet Syntec numérique aux candidats à l’élection présidentielle. A condition que le futur président porte ses propositions. Elles sont au nombre de dix. La moitié d’entre elles porte sur la création d’un environnement fiscal et social favorable à l’industrie numérique.
La chambre syndicale des SSII et des éditeurs propose de sanctuariser le Crédit impôt recherche (CIR) durant le prochain quinquennat, tout en élargissant son périmètre à toutes les étapes de l’innovation, de la phase de R&D au lancement du produit.
Cette pérennisation du CIR, qui a changé plusieurs fois de mouture ces dernières années, offrirait de la stabilité aux entreprises innovantes. Sachant qu’il faut, par exemple, de trois à quatre ans pour développer un logiciel.
Syntec numérique lance aussi l’idée d’un crédit numérique pour les PME afin de les aider à financer le déploiement d’un PGI ou d’un outil de GRC. Une PME française sur deux n’a pas de site web, rappelle le syndicat.
Il s’agit également de faciliter l’accès au financement des PME innovantes afin qu’elles dépassent le cap fatidique des 10 M€ de chiffre d’affaires et accèdent au statut d’ETI (Entreprises de taille intermédiaire).
Entre le FSI, Oséo ou les investissements d’avenir, Syntec numérique a recensé 552 aides. Trop et trop compliqué. Pour simplifier le parcours des entrepreneurs, l’organisation patronale propose un réseau numérique de l’innovation, un guichet unique et un portail web fédérant les dispositifs existants.
Des mesures à coût minimal qui doivent accompagner la nouvelle révolution industrielle, celle du numérique. « Nous ne voulons pas être aidés comme l’hôtellerie-restauration. Nous souhaitons juste évoluer dans un environnement favorable et que l’on arrête d’empiler les taxes », résume Guy Mamou-Mani, président de Syntec numérique.
Sur le front de l’emploi, l’organisation patronale envisage la mise en place d’un système de bonus-malus incitant les entreprises à prendre en compte les enjeux sociétaux : intégration des jeunes diplômés, insertion des personnes handicapées, maintien dans l’emploi des seniors, embauche de professionnels issus de la diversité…
Il s’agit également de créer une filière de formation propre aux métiers du numérique. Au programme : sensibiliser les élèves du collège ou du lycée à la filière, dépoussiérer la nomenclature des métiers utilisée par la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) et Pôle emploi, ou créer un CFA (Centre de formation d’apprentis) dédié au numérique.
Plus conventionnelles, les autres mesures portent sur le développement des usages. « La France se place dans le tiercé de tête européen pour ses infrastructures et le haut débit, mais en queue de peloton pour les usages, observe Guy Mamou-Mani. A quoi sert une autoroute sans voitures ? »
Sur la lancée de la création de la Disic en 2011, il convient d’accélérer la modernisation de l’Etat et les services aux citoyens. Autres marottes de Syntec, l’e-santé – télésurveillance à domicile, plate-forme nationale pour la gestion des hôpitaux publics, lutte contre la fraude sociale – et l’e-éducation sont mises en avant.
Si tous les acteurs du numérique s’unissaient…
Au final, ces propositions ont un goût de déjà-vu. Jeudi dernier, l’Afdel présentait, elle, 20 propositions dont quelques-unes voisines en termes d’incitations fiscales (CIR, guichet unique) ou d’attractivité du secteur (école numérique).
Guy Mamou-Mani en convient tout à fait. Il en appelle d’ailleurs à l’union sacrée de tous les acteurs du numérique (associations, fédérations, syndicats…) :« Mettons-nous autour d’une table, et voyons comment nous pouvons nous fédérer. »
En parlant d’une voix unique, le message de l’industrie du numérique – 1,5 million d’emplois en incluant les constructeurs, les opérateurs télécoms, les éditeurs de jeu vidéo ou les acteurs du web – porterait plus fort : « Un élu qui a dix interlocuteurs numériques ne sait plus où donner de la tête. »
Et en dépit du poids de Syntec numérique dans le paysage français, pas question de faire une OPA, rassure Guy Mamou-Mani. Par ailleurs coprésident de Groupe Open (SSII), ce dernier n’exprime pas la volonté d’être le président de ce futur regroupement.
[Podcast] L’interview de Guy Mamou-Mani sur BFM (17/01/2012)
Les 10 propositions de syntec numérique
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