Data / IA
Que faut-il attendre du sommet pour l’action sur l’IA ?
Par Alessandro Ciolek, publié le 06 février 2025
C’est le jour J. Le tant attendu “Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle” débute ce jeudi 6 février à Paris, jusqu’au 11 février. Cet événement qui s’annonce comme la grand-messe mondiale de l’IA , devrait éclairer les acteurs économiques sur les opportunités et les défis de l’intelligence artificielle sous toutes ses formes. Un défi de taille tant la période soulève de questionnements.
Tous les regards seront une nouvelle fois tournés vers la capitale française. Le “Sommet pour l’action sur l’IA” accueille chercheurs, décideurs, entreprises, journalistes, artistes et citoyens au sein de conférences, tables rondes, autour des enjeux de l’IA, journées scientifiques, week-end culturel, et nombreux événements publics. Avec en point d’orgue, un forum international et un Sommet des Chefs d’Etat les 10 et 11 février au Grand Palais à Paris. Selon Guillaume Avrain, coordinateur national pour l’IA de la Direction générale des entreprises, l’objectif de ce sommet vise a “un peu changer le narratif autour de cette transformation de notre société et de notre entreprise par l’intelligence artificielle“, comme il l’a expliqué à l’occasion d’une table ronde organisée par Syntec Conseil. En effet, bien que l’IA soit porteuse de nombreuses opportunités, elle suscite bien des craintes chez les citoyens. Sur la question de l’emploi notamment, où d’après les dernières études “60% des français craignent que l’IA génère des destructions d’emplois“. C’est ainsi pour informer, rassurer et sensibiliser le grand public que ce Sommet parisien mettra l’accent sur l’intérêt général, en proposant des démonstrations d’applications concrètes dans le domaine de la santé ou encore de la lutte contre le changement climatique (avec un hackathon pour une IA frugale) .
Un programme riche et structuré
Le sommet se déroulera en plusieurs étapes :
* Les journées scientifiques : Le 6 et 7 février, dédiés aux sciences, avec des chercheurs et des experts renommés (dont avec les grands prix Nobel et prix Turing de l’intelligence artificielle). Ces deux journées se tiendront à l’Institut Polytechnique de Paris.
* Un week-end culturel : Organisé par le ministère de la Culture, il proposera des événements accessibles à tous, y compris aux enfants. Le samedi 8 février sur le site François-Mitterrand de la Bibliothèque Nationale de France seront animés des tables rondes et des ateliers pour explorer les transformations engendrées par l’IA dans plusieurs domaines comme les droits d’auteurs, évolutions des musées et l’audiovisuel. Le dimanche c’est la Conciergerie qui accueillera des installations artistiques ainsi que des master class d’artistes.
* Un sommet politique et économique : Les 10 et 11 février, chefs d’État et acteurs économiques se pencheront sur l’avenir de l’IA au Grand Palais. Des rencontres entre start-ups, grandes entreprises et investisseurs auront lieu à Station F, ponctuées par plusieurs tables rondes au fil des deux journées. Des tables rondes seront à suivre tout au long de ces deux journées.
La France et l’Europe en première ligne
Si l’actualité récente montre que la Chine avance à grands pas, notamment avec des acteurs comme DeepSeek, et que les États-Unis continuent à investir massivement (avec le projet Stargate notamment), ce Sommet doit permettre à la France et à l’Europe de s’affirmer et démontrer aussi bien leur potentiel que leur volonté d’imposer une vision “européenne” de l’IA.
« L’IA n’appartient pas seulement à une poignée d’acteurs américains et chinois », rappelle Guillaume Avrain pour qui l’événement doit aussi être l’occasion de débats sur la gouvernance internationale de l’IA :
« Il faut absolument mettre de l’ordre et de la cohérence entre ce qui se passe à l’OCDE, aux Nations unies, au Partenariat mondial pour l’intelligence artificielle et dans toutes les autres instances. »
Le Président de la République, Emmanuel Macron, ne dit pas le contraire, qualifiant l’avenir de l’IA d’
« enjeu politique, de souveraineté et d’indépendance stratégique ».
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