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Quatre ans après, Intel livre enfin sa puce 64 cœurs

Par La rédaction, publié le 12 novembre 2012

La carte Xeon Phi qui équipe ces jours-ci un supercalculateur au Texas n’est autre que la première implémentation commerciale du projet Larrabee lancé par Intel en 2008.

Intel annonce avoir livré au centre de recherche informatique de l’université du Texas (TACC) les premiers exemplaires de son Xeon Phi, un processeur contenant 64 cœurs x86. Monté sur une imposante carte PCI, avec boîtier double épaisseur et gros ventilateur, ce composant se destine au supercalcul. Ironie du sort, la solution Xeon Phi décline les processeurs x86 pour aller concurrencer les cartes d’accélération scientifique à base de GPGPU, alors que celles-ci ont été créées à partir de cartes graphiques pour venir concurrencer les processeurs x86.

Vers un maximum de coeurs.

Le Xeon Phi était depuis 2008 une Arlésienne. Longtemps connu sous le nom de projet Larrabee, le Xeon Phi devait être un processeur x86 générique, mais comportant de 32 à 80 cœurs (contre un maximum de dix aujourd’hui, dans les Xeon de série E7-x850 à E7-x870). Il devait délivrer tellement de puissance qu’il aurait rivalisé en performances avec les cartes d’accélération graphique, tout en présentant l’avantage d’être aussi facile à programmer qu’un processeur. Les cartes d’accélération graphiques ne savent faire qu’un nombre limité d’opérations, mais elles le font plus rapidement qu’un processeur conventionnel.

Alors qu’Intel cumulait les retards sur Larrabee, les fabricants de cartes graphiques, ont entre-temps, mis au point des couches logicielles qui ont simplifié la programmation de leurs matériels (Cuda chez Nvidia, OpenCL en open source…). Au point que les cartes graphiques sont finalement sorties du carcan des jeux vidéo pour équiper aujourd’hui de nombreux supercalculateurs. Les concurrents du Xeon Phi d’Intel sont aujourd’hui les cartes Telsa de Nvidia et FirePro d’AMD.

Leur succès a été tel que le Xeon Phi, en retard de quatre ans, n’arrive plus du tout comme une nouvelle carte graphique, ni comme un super Xeon. Mais juste comme une énième extension PCI pour accélérer les traitements scientifiques. Comme les cartes de Nvidia, le Xeon Phi  se programme en Cuda.

Le Xeon Phi sans son couvercle.

Même s’il contient physiquement 64 cœurs, le premier modèle de Xeon Phi n’en a que 60 de fonctionnels. Cette anomalie est habituellement imputable à des chaînes de fabrication qui ne sont pas encore assez rodées. Sa fréquence de fonctionnement est, par ailleurs, de 1,05 GHz, contre 2 GHz annoncés auparavant. Enfin, sa carte comprend 8 Go de mémoire dédiée, lesquels seront partiellement occupés par un système Linux propre à la carte. Il s’agit d’une particularité ; les cartes d’AMD et Nvidia sont directement orchestrées par le système du serveur hôte.

IBM, HP, Dell et SGI ont d’ores et déjà annoncé qu’ils supporteront les cartes Xeon Phi dans leurs serveurs x86. L’unique modèle pour l’heure disponible est le Xeon Phi 5110P. Un gamme 3100 possèdera moins de mémoire et consommera moins d’énergie.

Le tableau suivant compare le Xeon Phi aux dernières cartes FirePro S10000 d’AMD et Tesla K20X de Nvidia.

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