Cloud
Quatre propositions pour développer le cloud en France
Par La rédaction, publié le 08 janvier 2013
Le mois dernier, l’association EuroCloud était reçue par le cabinet de Fleur Pellerin. L’occasion d’évoquer plusieurs pistes pour faire du cloud « un levier stratégique de l’industrie numérique en France ».
Pour EuroCloud France, la chose est entendue. L’informatique en nuage est porteuse d’innovation et source d’emplois. Cette association, rassemblant plus de 800 professionnels du cloud computing en France, cite pour s’en convaincre une étude d’IDC évoquant la création de 2,5 millions d’emplois en Europe d’ici à 2020.
Pour faire du cloud « un levier stratégique de l’industrie numérique en France », EuroCloud a transmis au gouvernement quatre propositions à l’occasion d’un entretien, le mois dernier, avec Aymeril Hoang, conseiller pour l’innovation et l’économie numérique au cabinet de Fleur Pellerin.
Ce fonds à visée internationale, d’un montant de 500 millions d’euros, interviendrait rapidement sur des projets naissants, inférieurs à 1 million d’euros. Cela permettrait d’accélérer la capitalisation des nouveaux projets dès leur origine, en encourageant les business angels à venir en complément.
Il s’agit aussi d’ouvrir le référencement public aux PME, les appels d’offres passés par les administrations étant sont trop souvent remportés par les grandes SSII. En adaptant l’une des préconisations du rapport Gallois, EuroCloud suggère que 30 % du montant des projets cloud confiés par le secteur public aux grands acteurs de l’informatique soient sous-traités à des PME et à des TPE.
EuroCloud s’attaque ensuite à un frein souvent énoncé au développement : la sécurisation des données. Pour l’association, la création des clouds souverains – Numergy et Cloudwatt – ne saurait suffire à répondre à cet enjeu. Souscrivant à la volonté de la Commission européenne de créer un marché unique des services cloud, il faut, selon elle, agir au niveau européen.
En parallèle, il conviendrait d’orienter les entreprises clientes dans la jungle des offres et les prévenir des risques éventuels avec la création d’une « hotline » juridique et technique qui leur serait dédiée.
Enfin, il convient de mobiliser tous les acteurs de la distribution informatique en France puisque plus de 80 % des acteurs du cloud ont fait le choix de la vente indirecte. Or, certains partenaires revendeurs « considèrent encore – à tort – le cloud comme une menace ».
Pour EuroCloud, la revente de services cloud est, au contraire, une opportunité pour les distributeurs de bénéficier de revenus récurrents comme elle l’avait démontré dans un précédent livre blanc. Pour convaincre les indécis, le groupement prévoit un programme d’information et de sensibilisation des acteurs de la distribution, qui pourrait produire ses premiers effets dès 2013.
D’autres propositions d’EuroCloud
– Affecter une ligne du Fond stratégique d’investissement (FSI) aux entreprises intermédiaires et stratégiques du cloud (à partir d’un million d’euros de chiffre d’affaires).
– Augmenter et étendre le Crédit d’impôt recherche et autres aides à l’usage des services cloud.
– Inciter les organisations publiques à acheter du cloud. Sur le modèle du Cloud First décidé récemment par la Maison Blanche, la Disic recommanderait en priorité l’usage de services cloud.
– Former et sensibiliser les administrations et les établissements publics à l’intérêt du cloud.
– Cofinancer avec les acteurs du marché un programme national de communication à l’attention des PME sur les bénéfices liés à l’usage du cloud, sur le modèle de la fameuse campagne « Buvez du lait ».
– Former le personnel de la magistrature et créer un corps de juristes spécialistes du cloud.
– Inciter les créateurs d’entreprises à utiliser les services cloud, par la mise en place d’un Pack cloud.