Recrutement par l' IA

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RH 2025 : Le recrutement assisté par IA, des candidats plutôt favorables

Par La rédaction, publié le 30 décembre 2024

Bien qu’elle ouvre la voie à une meilleure équité dans la sélection, l’IA appliquée au recrutement reste conditionnée par la qualité des données utilisées et l’implication humaine. Selon une étude Capterra, les candidats attendent des entreprises et de leurs RH un équilibre où technologie et intuition s’allient pour une approche plus inclusive et personnalisée.

Intégrer l’IA dans le processus de recrutement, est-ce une bonne ou mauvaise idée ? Les esprits optimistes diront qu’utiliser un modèle algorithmique réduit les risques de biais conscients ou inconscients d’un recruteur, favorisant ainsi la diversité et le repêchage des profils dits atypiques. Les esprits chagrins estimeront que tout dépend des données sur lesquelles l’IA a été entraînée et qu’elle peut justement reproduire voire amplifier les biais discriminatoires. Pour trancher la question, Capterra a interrogé près de 3 000 demandeurs d’emploi dans le monde, dont 247 en France.

Une perception globalement positive chez les candidats

Une majorité des candidats (57 % au niveau mondial) réserve un accueil plutôt positif au processus de recrutement assisté par l’IA. 58 % des postulants français estiment que l’IA est moins partiale qu’un recruteur humain, ce qui favorise une meilleure équité dans le processus de sélection. De plus, 51 % des candidats pensent que l’IA augmente leurs chances de succès lors d’un recrutement. Cependant, cette approche automatisée ne fait pas l’unanimité : 38 % des candidats redoutent une perte d’humanité et affirment qu’un processus exclusivement géré par des machines serait un frein à leur candidature.

La transparence, clé de confiance

Un autre point soulevé par l’étude est le manque de transparence des entreprises quant à leur utilisation de l’IA : 53 % des répondants estiment que les entreprises ne sont pas suffisamment transparentes sur l’usage de l’IA. En revanche, 51 % se disent plus enclins à postuler si une entreprise communique clairement sur l’usage de l’IA. Ce besoin de clarté appelle à des efforts RH pour expliquer les rôles de l’intelligence artificielle à chaque étape du recrutement.

L’automatisation : jusqu’où aller ?

Les candidats sont globalement ouverts à l’idée d’automatiser certaines tâches à commencer par la gestion des tests de compétences ou l’évaluation des candidatures. Plus surprenant, 61 % des répondants se disent à l’aise avec l’idée que l’IA participe à la décision finale d’embauche. Néanmoins, une intervention humaine reste indispensable pour 51 % des postulants, qui souhaitent pouvoir échanger avec un recruteur tout au long du processus.

61 % des répondants se disent à l’aise avec l’idée que l’IA participe à la décision finale d’embauche
61 % des répondants se disent à l’aise avec l’idée que l’IA participe à la décision finale d’embauche

Les défis liés aux biais et à l’expérience candidat

Bien que l’IA puisse théoriquement réduire les biais, son efficacité dépend de la qualité des données utilisées. Si ces dernières sont biaisées, les algorithmes risquent de perpétuer des discriminations systémiques. Pour éviter cela, les recruteurs doivent garantir l’intégrité des données et coupler l’IA avec des expertises humaines.
Dit autrement, l’étude rappelle finalement que l’IA – comme dans la plupart des cas – ne doit pas être considérée comme un substitut à l’humain mais comme un facilitateur. L’automatisation de certaines tâches de recrutement par l’IA doit permettre de libérer les recruteurs pour qu’ils puissent mieux se concentrer sur l’établissement d’une relation de confiance avec les candidats. Un recrutement qui doit aujourd’hui concrétiser l’alliance de la technologie IA à l’intuition humaine pour un recrutement plus équitable et personnalisé…


Trois conseils pour optimiser l’usage de l’IA dans le recrutement

1. Anticipez les risques de biais et améliorez la qualité de vos données

Pour éviter que l’IA ne reproduise des biais historiques, un travail de préparation et de nettoyage des données s’impose. Les recruteurs doivent s’assurer que les bases de données ne contiennent pas d’informations obsolètes ou discriminatoires. Un processus long et complexe qui nécessite rigueur et compétences.

2. Maintenez l’humain au cœur des processus

Si l’IA et l’automatisation facilitent la présélection, les recruteurs doivent continuer d’offrir aux candidats la possibilité d’échanger avec un interlocuteur humain. Un équilibre entre automatisation et expertise terrain est essentiel : il garantit une expérience à la fois efficace et chaleureuse, tout en limitant les risques d’erreurs techniques et de dépersonnalisation.

3. Faites preuve de transparence

D’ici à 2026, la loi européenne sur l’IA exigera d’ailleurs des entreprises une communication claire sur l’emploi de tels outils. Pour anticiper cette obligation et renforcer leur marque employeur, les recruteurs ont tout intérêt à expliquer, dès l’offre d’emploi ou sur leur page “Carrière”, les modalités et les finalités de l’IA dans le processus.


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