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Green IT
Short S2E25 – Le Green IT est-il mort ?
Par Alessandro Ciolek, publié le 24 février 2025
Tandis que les projets en intelligence artificielle se multiplient, le Green IT semble de plus en plus relégué au second plan. Pourtant, l’impact carbone des activités numériques ne cesse de croître.
C’est un sujet important, et pourtant, le terme semble être passé de mode. Qu’est-il advenu du Green IT ? Il paraît pourtant évident que rendre notre usage des outils numériques plus responsable est une nécessité.
Selon une étude du collectif Green IT, le numérique émet désormais autant de gaz à effet de serre que 5,5 fois la France. Certains acteurs de la tech, notamment les GAFAM, affirment faire des efforts notables : recours aux énergies renouvelables, optimisation du refroidissement des data centers, conception de serveurs plus sobres… Mais, malgré ces initiatives, nous restons loin du compte. D’autant que l’innovation semble prendre le pas sur la durabilité, avec en tête de file le déploiement massif de l’intelligence artificielle.
Les serveurs d’IA, minoritaires mais déjà ultra-polluants
Toujours selon l’étude de Green IT, les serveurs dédiés à l’IA ne représentent qu’un peu plus de 2 % des unités de serveurs, mais ils concentrent déjà 18 % de la consommation électrique et 27 % des émissions de gaz à effet de serre des centres de données. Une disparité d’autant plus problématique que l’on prévoit une croissance exponentielle des usages de l’IA dans les années à venir.
Les investissements annoncés lors du sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, récemment tenu à Paris, confirment cette tendance. La France a notamment évoqué 109 milliards d’euros d’investissements, dont 50 milliards en provenance d’Arabie saoudite, pour développer des infrastructures capables de « tenir la charge » de l’IA. Un choix stratégique pour l’innovation, certes, mais au coût écologique potentiellement lourd. Pourtant, l’attention s’est principalement portée sur les enjeux d’éthique, notamment en matière de protection des données personnelles.
Du green IT à l’IT for green
Même si la tendance ne va pas vers la sobriété, il ne faut pas oublier que le numérique — et, par extension, l’IA — peut aussi jouer un rôle clé dans la réduction des émissions de CO₂ dans d’autres secteurs. C’est tout l’enjeu de l’IT for Green, qui permet, par exemple, d’optimiser les transports, l’agriculture, la consommation d’énergie dans les bâtiments, ou encore la chaîne logistique, grâce à des outils numériques plus intelligents et plus précis.
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