Green IT
Sobriété numérique – La démarche systémique et globale de MACS
Par Marie Varandat, publié le 03 août 2023
Le DSI de la Communauté de communes Maremne Adour Côte Sud (MACS) a misé sur la formation de ses collaborateurs pour porter le sujet dans tous les projets et adopter ainsi une démarche systémique et globale qui interroge les besoins réels.
Fabien Zaccari avait envisagé une carrière au cœur de la nature. La vie en a décidé autrement, mais cette sensibilité à l’environnement l’a amené très tôt à placer les principes de la green IT au cœur de son métier de DSI. À la tête de la direction des systèmes d’information de la Communauté de communes Maremne Adour Côte Sud, il gère le parc informatique de plus de 5 000 utilisateurs, comprenant 1 300 agents communaux et agents de la Communauté de communes, 450 élus et plus de 3 500 élèves et professeurs des écoles primaires. À son arrivée il y a quatre ans, il a commencé par former ses collaborateurs en s’appuyant sur les experts du collectif GreenIT.fr. « Tout est parti de ma conviction personnelle, reconnaît Fabien Zaccari. Je ne supportais plus le gaspillage, et notamment de voir les équipements endommagés croupir dans un coin sans que personne ne cherche à les réparer. Je visais avant tout le changement des comportements en éveillant les consciences : chaque renouvellement d’écran, de téléphone ou de tablette a un impact sur la planète et il faut arrêter de considérer le numérique comme un outil de consommation. Ma seule conviction n’aurait pas suffi, c’est pourquoi j’ai fait appel à des experts pour former et appuyer mon discours. »
MACS : 19 collaborateurs alignés
Une démarche plutôt concluante car, malgré des réticences au départ, Fabien Zaccari dispose aujourd’hui d’une armée de 19 collaborateurs qui appliquent les principes du numérique responsable dans toutes leurs actions. Progressivement, la sensibilisation opérée par la DSI s’est étendue aux élus de la Communauté de communes. « Ils ont commencé à s’intéresser à nos convictions et, de fil en aiguille, le sujet n’a cessé de gagner en amplitude. Aujourd’hui, même les enseignants ont adopté une démarche numérique responsable », se félicite Fabien Zaccari.
Pour autant, la démarche est loin d’être simple : faute de maturité du marché, la DSI a dû trouver ses propres compromis, investir dans des benchmarks pour sélectionner des solutions éco-responsables ou encore sourcer de nouveaux fournisseurs qui écoconçoivent leurs développements et/ou qui affichent des labels Ange bleu (label environnemental allemand), 80 Plus (critère d’alimentation jouant sur les performances, les nuisances sonores et les possibilités d’évolution d’un équipement) ou qui s’appuient sur les normes des EPEAT. La DSI privilégie aussi le matériel reconditionné et les licences d’occasion. Au-delà des économies, elles favorisent une meilleure adéquation de la consommation aux besoins réels, selon Fabien Zaccari : « Pourquoi investir dans une version d’Office 2016 – et le matériel qui va avec – alors que la version 2013 suffit à nos besoins ? »
Partir des besoins réels plus que des innovations
Conscient du risque en matière de cybersécurité, Fabien Zaccari rétorque qu’il faut arrêter de raisonner en termes de silos et intégrer la méthode d’analyse de risques : « Le numérique responsable doit être une démarche systémique et globale avec une prise de risque mesurée. Du point de vue réduction de la consommation énergétique, par exemple, l’extinction des bornes Wi-Fi le week-end n’est pas transcendantale, mais elle contribue aussi à la réduction de la surface d’attaque. Nous appliquons cette démarche à nos actions en cochant à chaque fois le plus de cases possible sur notre tableau, établi à partir des besoins réels et non pas des dernières innovations à adopter. Cela étant, nous ne sommes pas dans le refus de l’innovation : nous interrogeons à chaque fois le besoin pour trouver la solution qui coûte le moins cher à la planète. Nous venons par exemple d’adopter une IA à la pointe du progrès dans le domaine de l’IRM parce que le service rendu vaut la dépense environnementale. »
L’ORGANISATION
Activité : Administration de 23 communes
Budget de fonctionnement informatique : 42 M€ (dont 22 M€ pour le fonctionnement et 20 M€ pour l’investissement)
Effectif : 5 000+ utilisateurs, dont 1 300 agents
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