Découvrez les trois défis prioritaires des DSI pour 2022 et 2023 selon le Cigref

Gouvernance

Trois défis prioritaires à relever par les DSI

Par Laurent Delattre, publié le 14 novembre 2022

Mi-octobre, le Cigref tenait la 52e Assemblée générale. Le réseau des grandes entreprises et administrations françaises a accueilli Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, et prôné la force du collectif notamment face aux trois défis prioritaires des DSI.

Sécurité, sobriété, talents. Trois mots martelés tout au long de la séance publique de l’AG du Cigref. Trois éléments qui appellent des actions sans délai.

Rappelant certaines des mesures prises par l’État (investissements dans le cloud, le quantique, la cybersécurité…), Jean-Noël Barrot a insisté sur le poids environnemental du numérique et la question énergétique : « Le numérique représente environ 2,5 % de l’empreinte carbone du pays et près de 10 % de sa consommation énergétique. »

Une task force incluant le Cigref est à l’œuvre depuis l’été, « pour passer l’hiver », mais aussi sur le moyen terme, avec les objectifs de « – 10 % des émissions à horizon 2024 » et « l’engagement d’une neutralité carbone pour 2050 ».

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Jean-Michel André rappelle la publication récente par le Cigref d’un document comprenant une liste d’écogestes à instituer en « rites énergétiques » sur la base de références de consommation de différents types de matériels informatiques. C’est toutefois la fabrication de ces matériels qui pèse le plus sur l’empreinte énergétique : « de 70 à 80 % », précise-t-il. Allonger leur durée de vie semble donc une première solution, contredite toutefois par l’obsolescence plus ou moins programmée des matériels et logiciels, et la baisse continue des niveaux de consommation. Une équation complexe, donc, mais qui se résout, quand on a des données fiables…

Sur la question des talents, l’urgence est aussi de mise.

Les DSI demandent l’appui de l’État

Le lancement par l’État d’un plan massif de formation de 400 000 professionnels supplémentaires, ne produira pas ses effets dans l’immédiat… Et Jean-Christophe Lalanne de constater que « pour l’instant, on n’arrive pas à traiter cette problématique de manière collective. Nous sommes tous concurrents et chaque entreprise joue sa propre carte ».

En produisant son référentiel des métiers de l’IT, le Cigref contribue au moins à cartographier les besoins.

Une autre publication récente de l’association concerne la cybersécurité. Ce document recense des outils de confiance et des bonnes pratiques. « Notre capacité à nous défendre ne croît pas aussi vite que celle des cybercriminels à nous attaquer, rappelle Stéphane Rousseau. Nous devons sans cesse la renforcer avec de la prévention, des outils et en nous entraînant à réagir rapidement. »

Mais les entreprises ne peuvent se battre seules. L’État doit être à leurs côtés, en donnant notamment plus de moyens à la Police et à la Justice pour lutter contre la cybercriminalité, y compris au-delà de nos frontières. Stéphane Rousseau pointe également une carence : « Le numérique est finalement la seule industrie à ne pas avoir de normes concrètes de sécurité sur tout le cycle de vie des produits. »

Et les conséquences de l’inflation sur les DSI ? Président du Cigref, Jean- Claude Laroche se veut confiant : « L’inflation ne freine pas, pour le moment, les projets de transformation numérique. Elle a cependant des répercussions sur les budgets 2023 et 2024. En cas d’aggravation, nous devrons nous engager avec nos partenaires fournisseurs sur des initiatives pour en contenir les effets. »


Anticiper les crises

Dans l’édition 2022 de son rapport d’orientation stratégique « Futurs numériques : incertitudes et conséquences », le Cigref analyse les tendances pour la période 2030-2035.

Énumérant des enjeux de tension, actuels ou prévisibles (environnement, énergie, talents, quantique, géopolitique, métavers…), Alice Guehennec, vice-présidente du Cigref, avertit : « Nous devons apprendre à être en permanence prêts pour la prochaine crise. »
Et de rappeler des cas où les PRA et PCA mis en place pourront être contrariés par des éléments non prévus lors de leur conception.

Un sombre tableau complété par Malika Mir, administratrice du Cigref : « Il est probable que nos assurances traditionnelles ne vont plus pouvoir couvrir les risques de la même façon. »

Une lecture indispensable : Rapport d’orientation stratégique 2022 du Cigref : “Futurs numériques : incertitudes et conséquences” – Cigref


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