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Trois ministres et une feuille de route pour défendre la cybersécurité à la française

Par La rédaction, publié le 31 janvier 2013

Le cinquième Forum international de la cybersécurité (FIC) a été marqué par les interventions de trois ministres. Une preuve de l’implication du gouvernement dans la lutte contre le cyberterrorisme.

Devant près de 2 000 personnes à Lille, Fleur Pellerin, ministre en charge de l’Economie numérique, Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense et Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, se sont relayés à la tribune du Forum international de la cybersécurité (FIC).

Seul ce dernier n’a pas manié la langue de bois. « Le cyberterrorisme est une véritable économie souterraine à laquelle il faut répondre de manière structurée. Nous devons savoir anticiper les menaces, mais la possibilité de se dissimuler sur le net et l’internationalisation de cette criminalité rendent les enquêtes structurées au plan international difficiles. »

Pour parler de cas concrets, la vente à distance de produits contrefaits se heurte, par exemple, à plusieurs handicaps : une réglementation internationale trop peu restrictive, des équipes d’interventions des douanes en nombre très limité, et une législation française encore approximative sur ce sujet.

A ce propos, Manuel Valls précisait : « Les textes en ce secteur sont trop nombreux, disséminés en cinq codes différents, sans compter celui de procédure pénale et les lois non codifiées. Un effort de réunification des normes et de simplification est nécessaire. »

La situation devrait évoluer, car une vraie feuille de route a été adoptée à l’occasion. Pour le ministre de l’Intérieur, cela passe déjà par la création d’un groupe de travail interministériel conçu pour lutter contre la cybercriminalité. « Il devra réfléchir à une adaptation de notre droit matériel et “processuel”, de nos organisations, de notre stratégie d’enquête et de notre stratégie en matière de sensibilisation des citoyens. »

Les drones au Mali

Si la gendarmerie, coorganisatrice de l’événement, était omniprésente, l’armée n’était pas en reste. L’intervention de nos troupes au Mali a d’ailleurs influencé les interventions des généraux présents. Les premières interventions de drones de surveillance, complètement informatisés et pilotés par des messages sécurisés, fascinent mais soulèvent aussi des interrogations sur leur fragilité.

Ces drones ont toutefois démontré sur le terrain que les ingénieurs français étaient parmi les plus innovants dans la maîtrise de l’électronique de guerre. A l’image des équipementiers de l’armement, Fleur Pellerin souhaite constituer une vraie force française de la sécurité à l’aide des PME innovantes dans ce secteur.

 

Les entreprises face aux cyberattaques (plateau TV du FIC 2013)

Edouard Jeanson, directeur technique de la division sécurité de Sogeti: «Le passage aux réseaux IP a fragilisé les systèmes d’information»

Que vous inspire l’omniprésence des forces de l’ordre et des hommes politiques à cette édition du FIC ?

Leur présence s’explique par les enjeux en cours. Il ne se passe pas une journée sans que les journaux ne relatent des actes de piratage informatique, de vols de brevets et d’informations stratégiques. Les attaques ciblées sur le ministère de l’Economie ou sur la présidence de la République ont marqué les esprits car les enjeux sont énormes.

Quels sont les risques qui menacent les entreprises (Total, Airbus…) pour lesquelles vous intervenez ?

Les risques se sont accrus. En voulant faires des économies, on a remplacé les réseaux propriétaires des années 80 par des réseaux IP bien moins coûteux mais avec des protocoles peu sécurisés. On les a ainsi ouvert aux virus en tous genres. Le grand nombre de PC de surveillance, qui n’ont eux-mêmes qu’une protection limitée, montre qu’il y a encore beaucoup de travail à effectuer pour éduquer les entreprises. C’est là tout l’intérêt de l’implication de l’Etat.

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