Un AWS Summit parisien sans surprise mais plein d’IA

De l’IA, du cloud, de l’IA et encore de l’IA… Mais rien de bien nouveau… L’AWS Summit parisien n’était clairement pas le lieu de grandes annonces, mais plutôt la démonstration des efforts déployés par le cloud d’Amazon pour simplifier l’accès à l’IA sous toutes ses formes en appui sur une grande diversité de modèles tiers.

Sans surprise, l’IA était le thème phare de cette nouvelle édition de l’AWS Summit, sorte de condensé local du célèbre AWS Re:Invent. Cependant, l’objectif d’AWS lors de cet événement n’était pas de faire des annonces fracassantes, mais plutôt de convaincre les startups, les entreprises et les grandes organisations qu’il dispose de tout ce dont elles ont besoin pour exploiter rapidement et facilement l’IA et l’IA générative, en particulier si toutes leurs données sont déjà hébergées chez eux. Dans ces conditions, pourquoi chercher des solutions ailleurs ? Pour renforcer l’accessibilité des IA, AWS a officialisé l’arrivée de son API Bedrock sur la région « France ». Un atout important pour tous ceux dont les contraintes de conformité imposent un stockage et un traitement des données en France ou en Europe.

À variété d’usages variété de modèles

AWS ne pouvant rivaliser avec la course à laquelle se livrent Microsoft/OpenAI et Google, la société mise sur le choix et la réduction des coûts. Pour renforcer cette idée, les responsables d’Anthropic, Hugging Face et Mistral étaient présents pour rappeler que leurs modèles de langage n’avaient rien à envier à GPT-4 ou Gemini. Mistral a d’ailleurs annoncé la disponibilité prochaine de son modèle commercial Mistral Large sur Bedrock, démontrant ainsi qu’Azure n’est pas son unique partenaire commercial. Rappelons que Bedrock permettait déjà d’exploiter les modèles open source Mistral 7B et Mixtral 8x7B. Anthropic a, de son côté, confirmé l’arrivée imminente de ses modèles Claude 3 Haiku et Claude 3 Sonnet.

Réduction des coûts et simplification

Pour accélérer le déploiement de l’IA et en multiplier les usages au sein des entreprises et de leurs applications, il est impératif d’en réduire le coût comme d’en simplifier l’accès. Pour ce qui est de la réduction des coûts, AWS mise sur ses puces maison Inferentia et Trainium, qui équipent des instances plus économiques. Pour la simplicité, AWS met en avant l’universalité et la souplesse de son API Bedrock ainsi que sa panoplie de services Low Code/No Code (y compris CodeWhisperer, mais aussi Amplify Studio, JumpStart ML Hub,…), mais également toute son infrastructure Data avec notamment SageMaker car il ne peut y avoir d’IA sans données.

Des témoignages d’expérimentations plus que déploiements

Pour illustrer ses propos, AWS avait invité quelques clients prestigieux à témoigner lors de l’événement. Cependant, la plupart de ces clients en étaient encore à des phases d’expérimentation plutôt qu’à des déploiements massifs de l’IA et du ML. Les questions de transparence, d’explicabilité et de confiance sont des freins à la mise en production, comme l’a souligné Air Liquide, qui est membre du consortium “Confiance.ai”. TF1, quant à lui, déploie l’IA en interne et dans son service RH. Airbus expérimente le couplage entre la conception assistée par ordinateur (CAO) et l’apprentissage automatique (LLM). Enfin, Axa expérimente l’utilisation de l’IA générative pour assister les développeurs avec CodeWhisperer.

Après cette mise en bouche, l’AWS Summit Paris 2024 a invité les participants à passer à l’action en proposant plus de 150 sessions techniques, qui sont l’un des principaux attraits de cet événement. Plus d’un tiers de ces sessions étaient consacrées à la mise en œuvre pratique de l’apprentissage automatique (ML) et de l’IA. Les autres sessions étaient dédiées au cloud, ce qui tombe à pic puisque le directeur financier d’Amazon, Brian Olsavsky, a constaté en février une nouvelle accélération des déploiements dans le cloud après une année durant laquelle les entreprises se sont concentrées sur l’optimisation des coûts.

Le Cloud et l’IA forment un duo technologique de plus en plus indispensable aux entreprises. AWS a tenu à rappeler qu’il figurait parmi les acteurs majeurs qui investissent massivement dans ces domaines pour répondre aux besoins croissants des entreprises en la matière.

Licenciements et restructurations chez AWS

Hasard malheureux, l’ouverture de l’AWS Summit Paris a coïncidé avec l’annonce de la suppression de plusieurs centaines d’emplois dans les divisions Ventes et Marketing d’AWS. Par ailleurs, Amazon a annoncé l’abandon de sa technologie « Just Walk Out », développée par AWS, à la base de ses magasins physiques automatisés aux US. « Nous ne prenons pas ces décisions à la légère, et je sais que le changement peut être difficile », explique Matt Garman, vice-président senior d’AWS. « Nous travaillons dans un secteur qui évolue très rapidement, et il est important que notre organisation reste agile. Les changements que nous apportons préparent AWS pour l’avenir, s’alignent sur notre stratégie et nos priorités, et réduisent les doublons et l’inefficacité. Je suis conscient de l’effet que cela a sur chaque personne concernée ». Ces suppressions de postes concernent principalement les États-Unis et plus particulièrement la région de Seattle.

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