RH
Un été de licenciements dans la Tech
Par Laurent Delattre, publié le 30 août 2024
2024 est une année noire pour l’emploi IT et l’emploi de la Tech en général avec de nouvelles vagues de licenciements annoncées cet été. Est-ce un épiphénomène ou au contraire une tendance de fond qui présage de temps encore plus difficiles ? Il est probablement encore trop tôt pour avoir des certitudes mais les raisons de s’inquiéter sont bien présentes…
Selon le pisteur Layoffs.fyi, les entreprises technologiques ont licencié plus de 136 000 employés au 28 août 2024, portant le bilan total des licenciements depuis 2022 à plus de 566 000. La Tech se porte plus difficilement et les licenciements se multiplient.
L’été a d’ailleurs été particulièrement difficile. Intel a annoncé se séparer de 15% de sa « workforce » soit 15.000 postes supprimés à travers le monde. UIPath a annoncé un plan de restructuration entraînant la suppression de 420 postes (10% de son effectif mondial). Après avoir coupé la tête à 5% de ses effectifs (4000 employés) en février dernier, Cisco a annoncé en août un nouveau plan de restructuration pour éliminer 7% de son effectif restant soit plus de 6000 employés. OpenText a annoncé en juillet 1200 licenciements pour réduire ses dépenses en 2025.
Et, selon Bloomberg, Dell serait sur le point de licencier plus de 12.000 personnes, soit 10% de son effectif mondial.
Même Apple s’est séparé fin août de 100 positions dans ses divisions Books et News.
Des réductions d’effectifs qui font suite à celles annoncées en début d’année chez Microsoft (plus de 2000 postes supprimés dans sa division Gaming plus environ 1000 postes sur les divisions Azure et Hololens), chez Google (environ 1000 postes), chez Tesla (14.000 postes affectés), chez Amazon, etc.
En 2024, la Tech continue clairement de réduire sa voilure côté effectif. À première vue, l’IA n’y est pour rien. Ce sont bien les conditions économiques incertaines qui en sont la cause avec des entreprises qui cherchent à limiter leurs dépenses opérationnelles et optimiser leurs processus organisationnels.
Il est encore trop tôt pour connaître et chiffrer l’impact de ces décisions sur l’emploi de la Tech en France. Du côté des startups de la French Tech, Numeum s’était montrée optimiste avec 22% de suppression d’emplois en moins au premier semestre 2024 et une croissance de l’emploi de 4%. Mais l’organisation professionnelle de l’écosystème numérique français se montrait néanmoins prudente sur les perspectives du second trimestre.
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