Cloud
Un fonds d’investissement pour des projets quantiques open source
Par Pierre Landry, publié le 18 juillet 2018
L’informatique quantique n’est plus de la science-fiction. Les initiatives et projets open source permettant d’en appréhender la programmation se multiplient.
L’informatique quantique ne sera peut-être pas une réalité d’entreprise avant une bonne dizaine d’années. Mais les progrès majeurs réalisés en la matière ces derniers mois invitent à s’intéresser de près au sujet dès à présent, d’autant que la programmation de ces futurs ordinateurs impose une façon de penser (et des compétences) radicalement différentes des pratiques actuelles.
Avant même que ces ordinateurs ne deviennent effectifs, il devient urgent de former les développeurs et chercheurs à leur programmation, d’imaginer des algorithmes spécifiques, et de créer les outils logiciels et langages qui permettront de les mettre en œuvre.
Privilégier les outils
William Zeng, patron des Quantum Cloud Services chez Rigetti Computing, une startup californienne spécialisée dans le domaine, vient de créer un fonds « Unitary Fund » destiné à financer des projets open source permettant d’enrichir cette science naissante de l’informatique quantique et « de programmer en open source les mathématiques quantiques développées ces dernières décennies ».
Ce fonds cherche principalement à financer des outils de développement et de debugging, des projets d’optimisation de compilateurs, la création d’outils spécifiques (à l’instar de ce que le projet OpenFermion réalise autour de la chimique quantique), et d’une manière générale toute initiative simplifiant le développement sur des ordinateurs quantiques.
Un univers déjà très open source
Il faut toutefois rappeler que la plupart des initiatives autour de l’informatique quantique sont aujourd’hui open source. C’est notamment le cas du SDK « QISkit » et du langage OpenQASM qui permettent de tirer profit de l’émulateur IBM Q, l’ordinateur quantique d’IBM, via le cloud. Le projet IBM Q Experience propose d’ailleurs un outil de programmation visuelle permettant d’assimiler assez facilement le maniement des qubits et des portes quantiques (opérations permettant de modifier les qubits). On retrouve en partie cette idée de programmation visuelle sur Strawberry Fields, le système de développement en open source de Xanadu dédié à l’informatique quantique photonique.
Les travaux de Rigetti Computing sont également en majorité open source, la startup ayant notamment à son actif le SDK Forest (permettant d’écrire, simuler, compiler et exécuter des programmes quantiques) mais également une Quantum VM (machine virtuelle quantique en Python).
C’est aussi le cas du framework ProjectQ développé par ETH Zurich, de certains outils du pionnier D-Wave (qbsolv) et du Microsoft Quantum Development Kit (disponible pour Windows, macOS et Linux) dont les librairies, les exemples mais aussi le langage de programmation Q# sont open source.
Au total, on compte aujourd’hui plus de 80 projets quantiques majeurs ouverts dont la liste est accessible en suivant ce lien.