Une absence de comptabilité analytique

La comptabilité analytique dont la Cour pointe l’absence n’était pas dans le périmètre de Chorus, selon le ministère du Budget.

Les attaques sur l’absence de comptabilité analytique sont finalement peu présentes dans le rapport de la Cour des comptes. Mais celle-ci n’a eu de cesse, ces derniers temps, de pointer ce manque : « Chorus se vide de ses objectifs et la comptabilité analytique en faisait partie », lâchait Patrick Lefas, conseiller maître à la Cour en juillet dernier.

Seulement, rétorque-t-on au ministère du Budget, il n’a jamais été question que cette comptabilité analytique figure dans Chorus. Pour rappel, celle-ci consiste, selon la Cour, à « classer les dépenses d’une entité selon des familles homogènes de destination et à analyser le total de ces dépenses selon différents axes ». Or la Lolf (loi organique relative aux lois de finances), qu’est censé incarner Chorus, parle, elle, de comptabilité d’analyse des coûts (CAC), laquelle est bien présente dans Chorus.

Un véritable projet à part

La différence entre les deux ? La CAC est une analyse a posteriori, en ce sens que les ministères répartissent leurs coûts en fin d’année et avec leur propre ventilation. «  La comptabilité analytique fonctionne davantage en temps réel, puisqu’elle enregistre au fil de l’eau, par exemple, le temps passé par les agents sur une action publique, explique Jacques Marzin, directeur de l’AIFE (Agence pour l’informatique de l’Etat, chargée du déploiement de Chorus). Ceci étant, une comptabilité analytique exige un énorme travail de conception des unités d’œuvre à quantifier, autour desquels les ministères n’affichent pour l’heure aucune convergence. »

Et François Baroin, le ministre du Budget, ne dit rien de moins quand il rappelle que « la mise en œuvre d’une comptabilité analytique dans un progiciel de gestion intégré constitue, comme le montre l’expérience des grandes entreprises, un nouveau projet en soi ».