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Vive la crise !

Par La rédaction, publié le 15 mai 2013

Et si, finalement, l’informatique devenait la planche de salut d’une industrie fragilisée ?

Confrontées à la crise, la plupart des entreprises ne peuvent plus attendre pour se poser les bonnes questions. Puisque les réponses traditionnelles ne permettent plus, désormais, de retrouver la croissance, n’est-il pas temps de plonger dans l’avenir ? Nos modes de consommation ont évolué et il nous faut toujours réduire nos coûts structurels. Il semble donc que le retour à la compétitivité ne puisse se faire qu’à travers une rupture, un changement de modèle.

Aujourd’hui, depuis son smartphone, on achète et on paie ses produits, on en parle ensuite sur les réseaux sociaux, on gère son e-réputation. Tous les secteurs de la société sont concernés, de la politique à l’économie, en passant par la culture ou les loisirs. La mobilité, le cloud, les réseaux sociaux et le big data bouleversent en profondeur la réalité de l’entreprise : ils offrent ou imposent de nouvelles façons de vendre, de recruter, de communiquer et de produire.

Quelle entreprise, aujourd’hui, recrute sans les réseaux sociaux (Viadeo, Linkedin) ? Quelle entreprise se prive d’une communication large, simple et efficace sur le Web ? Quelle entreprise peut encore se permettre de vendre sans proposer un canal de distribution ou d’information numérique ? Notre monde est connecté et cela transforme nos méthodes de travail. A l’intérieur, comme à l’extérieur de l’entreprise, les usages exercent une pression irrésistible : les cycles de consommation se raccourcissent et deviennent plus flexibles. Si elle veut retrouver sa compétitivité et survivre, l’entreprise se doit d’innover.

Quant à la DSI, elle ne doit plus être une direction des systèmes d’information, mais le Digital Service Integrator. A elle d’exploiter l’immense quantité de données échangées sur les réseaux sociaux pour orienter une stratégie marketing, de proposer des services mobiles pour accompagner l’expérience de consommation de l’utilisateur, et de rendre disponible partout, et à tout moment, l’information et le service fourni par l’entreprise.

Force est pourtant de constater que les entreprises restent frileuses face à leur nécessaire transformation. Seules celles soumises à une pression particulièrement forte ont migré vers le cloud en repensant leurs méthodes de travail et leurs modèles économiques. Or, il est plus que temps de passer de l’IT traditionnel à l’IT du XXIe siècle ! L’informatique d’hier était réactive et centrée sur son efficacité. Uniquement technologique, elle était orientée vers les besoins qu’elle servait et ne faisait que s’adapter.

Au contraire, le nouvel IT est ouvert sur les usages. Innovant, il précède les besoins métier en proposant des solutions. Il ne suit plus la tendance, il la dicte. Agile et flexible, il est ouvert et connecté sur le monde. Il est également source d’économies pour les entreprises qui, selon les premiers effets constatés, vont gagner de un à deux points de rentabilité en migrant vers le cloud.

Agile et flexible, la technologie se tourne vers l’utilisateur

Il reste de nombreuses “ Amériques numériques ” à découvrir pour les explorateurs qui veulent croire qu’un autre modèle existe déjà. Et les sociétés qui s’imposent aujourd’hui comme les leaders de leur marché sont celles qui ont fait de l’innovation leur culture d’entreprise. Tous leurs collaborateurs sont invités à être créatifs quel que soit leur domaine d’activité. Mais franchir ce cap demeure difficile.

Dans l’incapacité, pour des raisons structurelles, de s’aligner rapidement sur des besoins métier croissants, les DSI traditionnelles sont désormais condamnées à ne plus satisfaire les directions métier. Ces dernières ont déjà commencé à s’adresser aux fournisseurs extérieurs pour répondre à leurs exigences. Elles contournent allègrement la DSI et supprimeront bientôt son budget, allant chercher ailleurs une plus grande flexibilité pour elles et leurs salariés.

Cette tendance, les chasseurs du cloud l’ont bien compris : c’est aux métiers qu’ils proposent aujourd’hui leurs services. Ce système d’information parallèle, également appelé Shadow IT, constitue un premier risque considérable pour l’entreprise. En effet, qui, sinon la DSI, pourrait être garant de la sécurité et de l’intégrité de ses données ?

Le deuxième risque est de perdre sa compétitivité en restant sur des modèles surannés. Se transformer n’est plus une option, mais une condition de survie. La course à la technologie pour répondre aux enjeux métier s’achève. Nous sommes arrivés à la fin d’un modèle. Ce n’est qu’en reformulant la question et en pensant en termes de modèles économiques et d’usages que l’IT va pouvoir trouver sa place dans la chaîne de création de valeur. En basculant dans ce nouveau modèle, les entreprises et, surtout, les PME mettent toutes les chances de leur côté pour retrouver la rentabilité et attaquer le marché mondial.

Stanislas de Bentzmann, PDG et confondateur de Devoteam

Stanislas de Bentzmann, PDG et confondateur de Devoteam

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